alphonse de lamartine disait : « si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité de la réussite sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à muhammad ? les plus fameux n’ont remué que des armes, des lois, des empires ; ils n’ont fondé (quand ils ont fondé quelque chose) que des puissances matérielles écroulées souvent avant eux. celui-là a remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué de plus des autels, des dieux, des religions, des idées, des croyances, des âmes [...] sa longanimité dans la victoire, son ambition toute d’idée, nullement d’empire, sa prière sans fin, […] son triomphe après le tombeau (après sa mort) attestent plus qu'une imposture (chrétien, alphonse de lamartine avait des doutes concernant la prophétie de muhammad qu'allah le bénisse et salue, mais ceci ne l’empêcha pas de le considérer comme le meilleur homme dans l’échelle de la grandeur humaine. ndt.), une conviction. ce fut la conviction qui lui donna la puissance de restaurer un dogme. […] orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà muhammad ! a toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ? » lamartine, histoire de la turquie, paris, 1854, tome 1 et livre 1, p. 280.