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LA BIOGRAPHIE DE MOHAMMED (PARTIE 8 DE 12) : LA BATAILLE DE BADR

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544 2019/06/25 2024/11/17

La campagne de Badr

Lors d’une expédition, une caravane de Qouraysh, en route pour la Syrie, échappa aux musulmans.  Alors ces derniers attendirent son retour.  Des éclaireurs musulmans l’aperçurent à son retour, menée par Abou Soufyan lui-même.  Ils coururent avertir le Prophète et lui donnèrent des détails sur sa taille.  Si cette caravane était interceptée, cela aurait un impact économique majeur sur Qouraysh, impact qui se répercuterait sur toute la société mecquoise.  Les éclaireurs rapportèrent que la caravane ferait une halte aux puits de Badr; les musulmans se préparèrent donc à l’intercepter.


Abou Soufyan eut vent des intentions des musulmans; il envoya une missive urgente à la Mecque, demandant à ce qu’une armée soit envoyée pour s’occuper d’eux.  Comprenant à quel point les conséquences seraient catastrophiques si la caravane était interceptée, ils rassemblèrent le plus d’hommes possible et partirent à la rencontre des musulmans.  En route vers Badr, l’armée reçut la nouvelle qu’Abou Soufyan avait réussi à échapper aux musulmans en détournant la caravane vers une autre route longeant la mer.  L’armée mecquoise, composée d’un millier d’hommes, poursuivi son chemin jusqu’à Badr afin de donner une leçon aux musulmans et de les dissuader de jamais attaquer une autre caravane dans le futur.


Quand les musulmans apprirent l’arrivée imminente de l’armée mecquoise, ils comprirent qu’ils devaient prendre rapidement une décision courageuse, voire audacieuse.  Car s’ils n’allaient pas à leur rencontre, à Badr, les Mecquois continueraient d’attaquer l’islam de toutes parts et peut-être même viendraient-ils jusqu’à Médine prendre les vies, les propriétés et les biens des musulmans.  Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) tint une réunion consultative afin d’établir un plan d’action.  Il ne voulait pas prendre la tête des musulmans, et plus particulièrement des Ansars qui composaient la majeure partie de l’armée et qui n’étaient même pas tenus, par le serment d’Aqaba, de combattre au-delà de leurs territoires et de participer à une bataille avec laquelle ils n’étaient pas nécessairement d’accord.


Un homme parmi les Ansars, Sa’d ibn Mou’aadh, se leva et réaffirma leur dévouement au Prophète et à la cause de l’islam.  Il dit :


« Ô prophète de Dieu!  Nous croyons en toi et nous sommes témoins de ce dont tu nous as gratifiés.  Et nous déclarons, en termes non équivoques, que ce que tu nous as transmis est la Vérité.  Nous te prêtons un serment d’obéissance et de sacrifice ferme et énergique.  Nous t’obéissons de notre plein gré en tout ce que tu nous ordonnes et, par Dieu qui t’a envoyé avec la Vérité, si tu nous demandais de plonger dans la mer, nous le ferions sans hésiter et aucun de nous ne resterait derrière.  L’idée d’affronter l’ennemi ne nous fait pas reculer.  Nous avons l’expérience de la guerre et on peut compter sur nous pour combattre.  Nous espérons que Dieu te fera voir, par nos propres mains, ces actes de bravoure qui te feront plaisir.  Cela dit, nous te prions, au nom de Dieu, de bien vouloir nous mener au champ de bataille. »


Après cette démonstration de soutien et d’amour inconditionnels envers le Prophète et l’islam, à la fois des émigrants et des Ansars, les musulmans, au nombre d’environ 300, prirent le chemin de Badr.  Comme ils n’avaient que soixante-dix chameaux et trois chevaux, ils les montèrent à tour de rôle.  Ils avancèrent pour aller à la rencontre de ce qui allait plus tard être appelé al-Yawm al-Fourqan, c’est-à-dire le Jour du discernement; discernement entre la lumière et l’obscurité, entre le bien et le mal, entre le vrai et le faux.


La nuit précédent l’affrontement, le Prophète la passa en prières et en invocations.  La bataille eut lieu le 17 du mois de Ramadan de la deuxième année de la Hijrah (correspondant à l’an 624).  Les Arabes avaient l’habitude de commencer les batailles par des duels.  Les musulmans prirent le dessus lors de ces préliminaires, au cours desquels certains notables de Qouraysh perdirent la vie.  Enragés, les membres de Qouraysh foncèrent sur les musulmans, déterminés à les éliminer une fois pour toutes.  Les musulmans gardèrent une position de défense stratégique, ce qui provoqua de lourdes pertes chez les Mecquois.  Le Prophète suppliait son Seigneur de toutes ses forces, tendant les bras si haut que sa cape tomba de ses épaules.  C’est à ce moment qu’il reçut une révélation lui promettant l’aide de Dieu :

« Je vais vous aider (en vous envoyant) un millier d’anges déferlant les uns à la suite des autres. » (Coran 8:9)

Apprenant cette bonne nouvelle, le Prophète ordonna aux musulmans de passer à l’offensive.  L’imposante armée de Qouraysh fut complètement décontenancée par le zèle, la bravoure et la foi déterminée des musulmans.  Et, après avoir essuyé de lourdes pertes, elle ne put faire autrement que de fuir.  Les musulmans se retrouvèrent seuls sur le champ de bataille avec les corps de quelques Mecquois, dont le plus grand ennemi de l’islam, Abou Jahl.  Qouraysh venait d’être défaite et Abou Jahl, tué.  La promesse de Dieu s’était réalisée :

« Ils seront bientôt mis en déroute et fuiront. » (Coran 54:45)


À l’issue de cette bataille, qui fut l’une des plus décisives de l’histoire de l’islam, on ne compta qu’entre soixante-dix et quatre-vingts victimes.

La Mecque chancela sous le choc de la nouvelle.  Abou Soufyan devint la figure dominante de la cité et il savait mieux que quiconque que cette affaire ne pouvait en rester là.  Le succès engendre le succès et les tribus bédouines, comprenant rapidement de quel côté se trouvait le pouvoir, furent de plus en plus tentées de s’allier aux musulmans.  C’est ainsi que l’islam gagna de nombreux nouveaux convertis à Médine.

 

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