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La position de l’islam par rapport à la célébration du jour d’ Achoura ?
Louange à Allah ;
La question a été posée à Cheikh al islam, lequel a donné la réponse suivante :
Louange à Allah, le Maître des Univers. Il n’y a aucun hadith authentique venant du prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ou de ses compagnons sur tout cela. Aucun des guides musulmans, des fondateurs des quatre écoles juridiques ou autres ne les a recommandé. Aucun des auteurs des livres de référence reconnus n’a rapporté, ni du prophète (bénédiction et salut soient sur lui), ni de ses compagnons, ni de ceux qui sont venus directement après les compagnons du prophètes un hadith authentique ou même faible sur la question dans aucun livre parmi les Sahîh, les Sunnan et les Mousnad . En plus, ces hadith étaient complètement ignorés du temps des siècles bénis.
Cependant, certains parmi les derniers venus ont rapporté, sur la question, des hadiths tels que « quiconque met du kohol sur ses yeux le jour de Achoura ne sera pas atteint par la conjonctivite le reste de l’année » ou « quiconque se lave le jour d’ Achoura ne sera pas malade le reste de l’année » etc. ils ont également rapporté les vertus de la prière du jour d’ Achoura et que la repentance d’Adam , l’installation de l’arche sur le Jûdi ,la réponse de Joseph à Jacob, le sauvetage d’Abraham du feu, le sacrifice du bélier à la place d’Ismail, etc. ont lieu le jour d’ Achoura. Ils ont aussi rapporté un hadith apocryphe injustement attribué au prophète (bénédiction et salut soient sur lui…) qui dit « quiconque fait preuve de largesse à l’endroit de sa famille le jour d’Achoura, Allah lui accordera des largesses le reste de l’année ».
Cheikh al islam a également parlé de deux groupes égarés qui étaient à Kufa en Irak et qui fêtaient le jour d’Achour : un groupe composés de rafidîtes qui, en réalité, étaient des hérétiques, des incroyants ou des passionnés qui affichaient leur loyauté envers la famille du prophète (bénédiction et salut soient sur lui…) et une autre de Nasibi qui détestait Ali et ses compagnons à cause des guerres qui les ont opposé. Il est indiqué dans le Sahîh de Mouslim » que le prophète (bénédiction et salut soient sur lui…) a dit ( la tribu Thaqîf comptera un menteur et un damé). Le menteur était Al Mukhtar ibn Abî Oubayda ath –Thaqafî. Il affichait son allégeance à la famille du prophète (bénédiction et salut soient sur lui…) et prenait fait et cause pour elle. Il a ainsi tué Oubaydoullah Ibn Ziyad , l’Emir d’Irak qui avait comploté l’assassinat de Hussein ibn Ali, qu’Allah soit satisfait d’eux. Mais, par la suite, il a menti et prétendu être un prophète et que l’ange Gabriel, que la paix soit sur lui, lui rendait visite. Ce qui poussa certains à s’en plaindre auprès d’Ibn Omar et d’Ibn Abbas. Ils ont dit à l’un que Al Mukhtar Ibn Abî Oubayda ath –Thaqafî prétend que l’ange Gabriel, que la paix soit sur lui, lui rendait visite. Celui-ci leur a répondu qu’il disait la vérité, car Allah le Très-Haut dit : « Vous apprendrai- Je sur qui les diables descendent? Ils tendent l' oreille... Cependant, la plupart d' entre eux sont menteurs. » (Coran , 26: 221-222). Ils ont dit à l’autre que Al Mukhtar ibn Abî Oubayda ath –Thaqafî prétend qu’on lui faisait des révélations. Il a répondu qu’il disait la vérité car (les démons font des révélations à leurs maîtres afin qu’ils puissent polémiquer avec vous).
Quant au damné c’était Al Hadjdjadj ibn Youssouf ath-Thaqafî. Il s’était détourné d’Ali et de ses compagnons. Il faisait partie des Nassibi, alors que le premier était un rafidîte. Mais ce dernier était beaucoup plus acerbe dans ses calomnies, mensonges et reniement de la religion. Pire, il prétendait être investi d’une mission prophétique…
A Kufa, beaucoup de guerres et de batailles ont opposé ces deux parties. Hussein fils d’Ali, qu’Allah soit satisfait d’eux, fut tué au cours de l’une de ces batailles par un groupe tyran et injuste. Tout comme Hamza, Jaafar, son père Ali, et d’autres membres de sa famille qui ont connu le même sort, Allah l’avait élevé au grade de martyr. Allah venait ainsi de relever son rang et son grade. Son frère Hassan et lui-même sont considérés comme les maîtres des jeunes au paradis. Les rangs élevés ne s’acquièrent que dans l’épreuve. {Lorsqu’il avait été demandé au prophète (bénédiction et salut soient sur lui) lequel des gens subti plus d’épreuves, il avait répondit : les prophètes, puis les saints hommes, puis ceux qui se rapprochent le plus de ces derniers, ainsi de suite. L’homme sera éprouvé dans sa religion. S’il se montre solide, il verra ses épreuves accentuées ; mais s’il laisse apparaître des faiblesses, il subira moins d’épreuves. Le croyant continuera de subir des épreuves jusqu’au jour où il marchera sur terre, débarrassé de tout péché.}. Hadith rapporté par at-Tirmidhi et autres.
Hassan et Hussein avaient obtenu d’Allah, le Très-Haut, des grades très élevés et n’avaient pas encore subi des épreuves à l’image de celles subies par leurs vénérables aïeux. Ils sont nés dans la grandeur de l’Islam et ont vécu dans la grandeur et la noblesse, à une époque où les musulmans les vénéraient et les honoraient. À la mort du prophète (bénédiction et salut soient sur eux), ils n’avaient pas encore atteint l’âge de raison. La grâce d’Allah sur eux a consisté en ce qu’ils ont subi les mêmes épreuves que les autres membres de leur famille parmi lesquels il y avait des personnes meilleures qu’eux. À titre d’exemple, Ali ibn Abî Talib était meilleur qu’eux, et pourtant il est mort en martyr.
L’assassinat de Hussein avait semé la zizanie entre les gens ; tout comme celui d’Outhman, qu’Allah soit satisfait de lui, avait été l’une des raisons des dissensions qui ont existé entre les gens et de la dislocation de la communauté musulmane jusqu’à présent. Un hadith dit { aura été sauvé quiconque échappe à ces trois choses : ma mort, l’assassinat d’un calife persévérant et l’Antéchrist} ..
Après avoir évoqué la biographie de Hassan et son équité, le cheikh al Islam, qu’Allah lui accorde sa miséricorde, a ensuite dit qu’après la mort de ce dernier, des groupes ont écrit à Hussein et lui ont promis de l’aider à vaincre ses ennemis s’il en prenait la décision. Mais, ils n’ont pas tenu parole. Pire encore, lorsqu’il leur a envoyé son cousin, ils ont manqué à leur parole, violé leur engagement et aidé ses ennemis qu’ils avaient promis de combattre. Avant cela, des hommes avertis et dévoués à sa cause tels qu’Ibn Abbas et Ibn Omar l’en avaient dissuadé, car estimant que cela n’avait aucun intérêt et n’augurait rien de bon. Et les choses se sont déroulées comme ils les avaient prédites. La volonté irrévocable d’Allah venait ainsi de se réaliser.
Lorsque Hussein, qu’Allah soit satisfait de lui, est sorti pour faire la guerre et a vu que les choses avaient changé, il leur a demandé de faire demi-tour ou de se replier vers un poste frontière ou vers son cousin Yazîd. Mais, ils s y sont opposés, l’ont pris en otage et poussé à les combattre. Ils l’ont combattus et ils l’ont injustement tué avec une partie de ceux qui étaient avec lui. Par cette mort en martyr, Allah venait de l’honorer, de le compter parmi les vénérables et vertueux membres de sa famille et d’humilier ses agresseurs et assassins.
La mort de Hussein a semé le malheur entre les gens. Et une catégorie de personnes ignorantes et iniques, athée ou hypocrite, égarée ou légère, affichant son allégeance à Hussein et à la famille du prophète (bénédiction et salut soient sur lui), commençait à faire du jour d’Achoura un jour de funérailles, de tristesse et de pleurs et s’adonner aux pratiques de l’époque antéislamique telles que le déchirement des poches, se donner gifles ou échanger des propos de condoléances à la manière de l’époque antéislamique. Ce qu’Allah et Son messager ont ordonné dans une situation de malheur – si elle est nouvelle- c’est la patience, l’endurance et la remémoration. Allah, le très-Haut dit : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: "Certes nous sommes à Allah, et c' est à Lui que nous retournerons. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés. » (Coran :2, 155-156-157) . Il est rapporté dans le Sahîh que le prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : { il ne fait pas partie de nous, quiconque se donne des gifles, déchire des poches et crie à la manière de ce qui se faisait à l’époque antéislamique}. Il a également dit : « je n’ai rien a voir avec celle qui pleure à haute voix, celle qui crêpe ses cheveux, et celle qui déchire ses habits » et « la pleureuse, si elle ne se repent pas avant sa mort, elle se relèvera le jour du jugement dernier avec la tête couverte de sueur et le corps atteint de gale ». Dans un Hadith contenu dans le Mousnad et rapporté du prophète (bénédiction et salut soient sur lui). Il est dit dans le Mousnad que Fatima, fille de Hussein, a rapporté de son père qui, à son tour, a rapporté du prophète (bénédiction et salut soient sur lui) le hadith suivant « quiconque est atteint par le malheur et se le remémore, même après une longue durée, Allah le rétribuera comme si c’était le jour où il avait subi le malheur ». Ceci est un honneur fait par Allah aux croyants. Le malheur de Hussein et des autres, s’il est évoqué, après une longue période, le croyant doit se le remémorer, conformément aux enseignements d’Allah et de Son Messager, s’il veut être rétribué, de la même manière que celui qui l’avait subi. Si Allah, le Très-Haut a ordonné de faire preuve de patience et d’endurance dans les moments de malheur, qu’en sera-t-il au fil du temps. Satan a fait croire aux ignorants et égarés en un certain nombre de pratiques auxquelles l’on doit s’adonner le jour d’Achoura. Il s’agit de l’organisation de cérémonies funèbres, de lamentations et de pleurs, de la composition de poèmes de tristesse et du récit de fausses histoires ne contenant qu’une seule vérité, à savoir le réveil de la tristesse, le fanatisme, la provocation de tensions , de guerres, et de dissensions entre les musulmans, le fait de proférer des propos blasphématoires à l’endroit des anciens et l’installation du mensonge et des tensions à une vaste échelle au niveau mondial. Aucune communauté musulmane n’a fait autant en matière de mensonge, de provocation de tensions et d’appui aux chrétiens au détriment des musulmans par rapport à cette communauté égarée et dévoyée. Les gens de cette communauté sont pires que les kharidjites déserteurs. Le prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit à propos de ces gens { ils tuent les adeptes de l’Islam et laissent les idolâtres}. Ils ont soutenu les Juifs et les Chrétiens au détriment de la famille du prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et la Umma (nation) des croyants. Ils ont également aidé les polythéistes turcs et mongoles à accomplir leurs actes de tuerie, de captivité et de destruction à l’encontre de Bagdad, de la famille du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui), dépot du message divin, fils de Abas et d’autres parmi la famille du prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et des croyants. Les torts et les pertes que ces gens là ont fait subir à l’Islam ne peuvent pas être tous énumérés par un individu, fut-il très éloquent. L’opposition à ces gens a été assurée par une catégorie de personnes composée soit de Nasibîs très fanatiques à l’endroit de Hussein et de sa famille, soit d’ignorants qui ont répondu à la perversité par la perversité, au mensonge par le mensonge, au mal par le mal et à l’hérésie par l’hérésie. Ils ont ainsi laissé des traces de scènes de joie et de gaieté le jour d’Achoura qui consistaient à mettre du kohol aux yeux, à teindre les pulpes des doigts à l’aide d’henné, à se montrer large à l’endroit de la famille, à préparer des plats exceptionnels, ainsi que d’autres choses que l’on fait les jours de fête. Ces gens là ont, de ce fait, pris le jour d’Achoura comme un jour de fête et de gaieté.
Il y a, en face d’eux, une autre communauté qui considère le jour d’Achoura comme un jour de deuil au cours duquel ils montrent leur chagrin et tristesse.
Toutes ces deux parties se trompent lourdement et évoluent en marge de la Sunna, même si ces derniers (les Rafidî) sont plus mauvais de par leur intention, ignorance et injustice. Cependant Allah a ordonné la justice et la bienfaisance. Le prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « ceux qui viendront après moi verront beaucoup de divergences. C’est pourquoi je vous exhorte à suivre ma tradition et celle des quatre khalifes bien guidés qui viendront après moi. Soyez en fortement attachés. Gardez-vous bien des choses nouvellement inventées dans l’Islam, car toute hérésie est un égarement}. Ni le prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ni ses compagnons ne se sont adonnés, le jour d’Achoura, à rien de tous cela, à savoir les scènes de joie et de gaieté ainsi que celles de tristesse et de détresse. Cependant, lorsque le prophète (bénédiction et salut soient sur lui), arrivant à Médine, avait trouvé que les Juifs jeûnaient le jour d’Achoura, il leur avait demandé quelle est sa signification, et ils répondirent : c’est le jour où Allah avait sauvé Moise de la noyade, c’est la raison pour laquelle nous le jeûnons. Le prophète dira : nous avons plus de droits sur Moïse par que vous. Et il l’avait ainsi jeûné et ordonné de le jeûner}.
La tribu Koraïchite le magnifiait également à l’époque antéislamique. Mais le jour que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) avait ordonné de jeûner c’était un seul jour. Il était arrivé à Médine au courant du mois de Ribi al-Awwal et l’année d’après il avait jeûné le jour d’Achoura et ordonné de le jeûner. Et lorsque le jeun du mois de Ramadan a été institué, celui du jour d’Acoura a été abrogé.
Les Oulémas se sont beaucoup disputés à propos de la question : était elle une obligation ? une recommandation ? mais, la thèse la plus solide est que le jeun le jour d’Achoura était au début une obligation avant de devenir une simple recommandation. D’ailleurs, le prophète (bénédiction et salut soient sur lui) n’ordonnait plus au commun des gens de le jeûner, mais il disait « celui-ci est le jour d’Achoura, j’y observe le jeun, qui veut peut le jeûner ». Il a également dit : « le jeun du jour d’Achoura répare les péchés pour une année, celui d’Arafat pour deux années ». Et à la fin de ses jours, lorsqu’il a su que les juifs le fêtaient il a dit : « si je vis jusqu’au prochain, je jeûnerai le neuvième jour », Cela pour marquer sa différence avec les Juifs. Certains des compagnons du prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et Oulémas ne jeûnaient pas ce jour et ne le recommandaient pas. Mieux ils l’abhorraient, comme cela a été rapporté des habitants de Kufa. Mais, il y a parmi les Oulémas ceux qui le recommandent. Ce qui est vrai, c’est qu’il est recommandé à celui qui observe le jeûne ce jour de faire autant pour le neuvième, car cela constitue la dernière recommandation du prophète (bénédiction et salut soient sur lui), eu égard à ses propos : « si je vis jusqu’au prochain, je jeûnerai le neuvième jour » tels qu’ils ont été commentés dans certains livres de Hadith.
C’est cela la Sunna du prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ; tout le reste, de la préparation de plats exceptionnels à base de céréales ou non au renouvellement de la garde robe , des largesses, du ravitaillement pour toute l’année en passant par les pratiques cultuelles exceptionnelles, telles que les prières spéciales, les offrandes, la réservation de la viande des animaux sacrifiés pour la préparation des plats à base de céréales, le fait de mettre du kohol aux yeux ou de l’henné aux pulpes, le fait de se laver, de se congratuler, de se rendre visite, de visiter les mosquées ,etc., tout cela n’est que de l’hérésie prohibée qui n’a été ni instituée par le prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ou par ses compagnons ni recommandée par aucun des Imams de l’Islam, aussi bien Malick, Thawrî, Al –Layth ibn Saad, Abu Hanifa, Al- Awzahi, Ash Shafiî, Ahmad Ben Hanbal, Ishaq ibn Rahwya, que d’autres parmi les références et Oulémas de l’Islam.
La religion musulmane est fondée sur deux principes à savoir n’adorer qu’Allah et l’adorer selon sa loi, mais pas par l’hérésie. Allah le Très-Haut dit : « Dis: "Je suis en fait un être humain comme vous. Il m' a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur qu' il fasse de bonnes actions et qu' il n' associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur". » ( Coran : 18, 110). Une œuvre pie est celle aimée instituée par Allah et Son messager. C’est pourquoi, Omar ibn al-Khatab, qu’Allah soit satisfait de lui, disait dans ses invocations : Ô mon Seigneur ! Fais de telle sorte que toutes mes œuvres soient des œuvres pies accomplies uniquement et avec sincérité pour Toi seul et personne d’autre.
Fin du résumé des propos de Cheikh al Islam Ibn Taymiya, qu’Allah lui accorde sa miséricorde : Al Fatâwâ Al Kubra, volume 5,