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Règle n°9 : être doux et aimable

1767 2015/01/03 2024/11/17

Il nous appartient dans notre prêche à Allah (b) de faire preuve de douceur et d’amabilité autant que possible. A ce sujet, le prophète (g) a dit : « Ô cÂïshah ! Dieu est doux et II aime la douceur. Il donne pour la douceur ce qu’Il ne donne pas pour la dureté ni pour toute autre chose[1] ».

Par ailleurs, Allah (c) a comblé Son prophète (g) d’un grand bienfait en lui octroyant la douceur de caractère envers les serviteurs d’Allah. Allah (c) dit à cet effet :

{ فَبِمَا رَحۡمَةٖ مِّنَ ٱللَّهِ لِنتَ لَهُمۡۖ وَلَوۡ كُنتَ فَظًّا غَلِيظَ ٱلۡقَلۡبِ لَٱنفَضُّواْ مِنۡ حَوۡلِكَۖ }


« C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu as été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage[2] ».


Et mets-toi à la place des gens. Si on venait s’adresser à toi avec dureté – peu importe la raison – tu ressentirais en toi une motivation à répondre de la même manière [à ton interlocuteur], et Satan insufflerait très certainement dans ton cœur le sentiment que celui-ci ne souhaite pas ton bien mais cherche juste à te critiquer ! Et lorsque l’homme ressent chez son interlocuteur cette volonté de le critiquer, il n’est pas enclin à accepter ses conseils ni à répondre à son invitation.


En revanche, si on se présente à une personne avec douceur et amabilité en lui disant : « Il ne convient pas de faire cela » puis, une fois avoir refermé l’accès à ce qui est illicite, on lui offre une alternative licite, pour lui faciliter les choses, il est évident qu’il en découlera un bien immense.


Ce que je viens de dire découle des instructions d’Allah , de celles de Son prophète , ainsi que des situations et expériences vécues par le messager.

Je vous cite un exemple à travers la parole d’Allah  :

 { يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ لَا تَقُولُواْ رَٰعِنَا وَقُولُواْ ٱنظُرۡنَا }

« O vous qui croyez ! Ne dites pas : « Râcinâ » (favorise-nous) mais dites : « Unzhurnâ » (regarde-nous)[3] ».


Ainsi, lorsqu’Allah leur a interdit de prononcer une certaine parole, Il les a orientés vers une parole de substitution en disant « Ne dites pas : « Râcinâ » (favorise-nous) mais dites : « Unzhurnâ » (regarde-nous) ». De la même manière, si tu fermes aux gens l’accès à une porte qu’Allah a interdit de franchir, ouvre-leur une porte autorisée car les gens ressentent constamment le besoin d’aller de l’avant et de s’activer, comme rapporté dans le hadith : « Les noms les plus véridiques sont Hârith et Hammâm[4] ».

Le prophète (g) a lui aussi utilisé ce procédé lorsqu’on lui a apporté des dattes de qualité, et qu’il a aussitôt demandé : « Est-ce que toutes les dattes de Khaybar sont ainsi ? ». Ils répondirent : « Non, mais nous échangeons un Sâc de ces dattes contre deux Sâc d’un autre genre, et deux Sâc de cette sorte contre trois d’un autre genre ». Il dit alors : « Ne fais pas cela ! Vends le « Jamc » contre de l’argent et achète ensuite du « Janîb » avec cet argent[5] ».


Le prophète (g) leur a ainsi montré un procédé licite qui consistait à vendre dans un premier temps les dattes de qualité médiocre pour obtenir de l’argent, puis à utiliser dans un second temps la somme obtenue pour acheter des dattes de bonne qualité. De la sorte, lorsqu’il leur a barré la voie interdite, il leur a ouvert la perspective d’une voie permise.


En résumé, il convient, pour celui qui appelle à Allah , de proposer aux gens une solution permise lorsqu’il leur fait part de ce qui leur est interdit.


En ce qui concerne l’usage de la douceur, quiconque s’intéresse de près à la façon d’agir du prophète (g) réalisera à quel point il était clément envers la communauté. Et l’exemple le plus frappant pour illustrer ceci est l’histoire du bédouin qui, une fois rentré dans la mosquée s’est mis à l’écart dans l’un de ses recoins pour y uriner. C’est alors que les gens se sont rués sur lui pour le réprimander du fait de l’énormité du méfait qu’il venait d’accomplir. Mais le prophète (g) a refroidi leur ardeur et ils se sont tus. Lorsqu’il eut terminé d’uriner, le prophète (g) a ordonné que l’on verse dessus un seau d’eau afin de mettre fin à la nuisance occasionnée par cette impureté. Puis, Il a appelé le bédouin et lui a dit: « L’urine et les autres souillures ne conviennent guère aux mosquées, celles-ci sont plutôt faites pour les prières, le takbîr et la récitation du Coran[6] ».

C’est ainsi que le hadith nous est parvenu dans le recueil authentique de l’imam Muslim. Dans la version de l’imam Ahmad, il est rapporté que l’homme a dit : « Ô Allah, fais miséricorde à moi et à Muhammad, et ne fais miséricorde à personne d’autre que nous[7] » car Muhammad (g) a réagi avec lui avec douceur et a pris le temps de l’éduquer.

Aussi, j’appelle mes frères à emprunter cette voie lorsqu’ils appellent à Allah et dénoncent les actes répréhensibles. De la sorte, ils obtiendront avec la douceur ce qu’ils n’obtiendront pas avec la dureté.

 



[1] Rapporté par Muslim (2593).

[2] S. 3, v. 159.

[3] S. 2, v. 104.

[4] Rapporté par Ahmad (345/4) et Abû Dâwûd (4950). NdT/NdR : le nom « Hârith » caractérise la personne qui sème des graines, et plus généralement la personne qui agit dans le but de récolter des résultats dans le futur. Quant au terme « Hammâm », il décrit une personne préoccupée et projetée vers l’avenir.

[5] Rapporté par Al-Bukhârî (2201-2202). NdR : le « Jamc » est une sorte de dattes et le « Janîb » est une autre sorte de dattes de qualité supérieure.

[6] Rapporté par Muslim (285).

[7] Rapporté par Al-Bukhârî (6010).

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