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AU NOM D’ALLAH, LE TOUT MISERICORDIEUX, LE TRES MISERICORDIEUX
Sa miséricorde envers ses ennemis
Le prophète était assurément une miséricorde pour l’humanité entière, comme l’a décrit Allah, dans Sa parole : { Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers[1] }
Le prophète a dit : « Je n’ai été envoyé qu’en miséricorde[2] ».
Ainsi, sa miséricorde était universelle, elle englobait le croyant et le mécréant. Observez donc At-Tufayl Ibn cAmr Ad-Dawsî (h), qui vint au prophète (e) alors lorsqu’il désespérait de la guidée de sa tribu les Daws, et lui dit :
- « Ô messager d’Allah ! Les Daws ont désobéi et renié ! Invoque Allah contre eux ! ».
Le messager fit alors face à la Qibla, leva ses deux mains en l’air. C’est alors que tout le monde fut convaincu de la ruine des Daws, du fait de l’invocation du messager d’Allah contre eux. Mais [lorsqu’il leva ses mains,] le prophète de la miséricorde dit : « Mon Seigneur ! Guide les Daws et fais-les venir à moi ! ». Il demanda pour eux la guidée et la droiture au lieu d’invoquer contre eux le châtiment et l’extermination. En effet, il ne souhaitait aux hommes que le bien et n’espérait pour eux que la réussite et le succès.
Lorsque le prophète se rendit à Tâïf[3] pour y appeler ses tribus à l’Islam, il fut accueilli par le désaveu, la dérision et les moqueries. Leurs membres excitaient leurs vauriens [contre le prophète] jusqu'à ce qu’ils l’inondent de pierres, au point que le sang coule de ses pieds.
cÂïshah (i) nous rapporte ce qui s’est produit suite à cet incident : « Je dis un jour au messager d’Allah : «
- As-tu vécu un jour qui t’était plus difficile que le jour d’Uhud ? »
- Il dit : « J’ai rencontré de la part de ton peuple – et ce fut la chose la plus insupportable que j’ai pu endurer de leur part – le jour d’Al-cAqabah (quelque chose d’éprouvant). Lorsque je me présentai à Ibn cAbd Yâlayl Ibn cAbd Kilab, et qu’il ne répondit pas à ce que je voulais, je m’éloignai ensuite alors, le visage plein de chagrin, [sans me rendre compte d’où j’allais] et je ne repris toute ma lucidité qu’une fois arrivé au mont Thacâlib. Je levai la tête et voici qu’un nuage m’avait soudainement recouvert, je regardai et voilà que c’était Jibrîl. Il m’appela et me dit :
- « Certes Allah – qu’Il soit exalté et glorifié – a entendu ce que t’a dit ton peuple et la façon avec laquelle ils t’ont expulsé, et Il t’a envoyé l’Ange des montagnes, pour que tu lui ordonne de faire ce que tu souhaites qu’il leur fasse ».
Il poursuit : « L’ange des montagnes m’appela et me dit :
- « Ô Muhammad ! Certes Allah a entendu ce que ton peuple t’a dit et la façon avec laquelle ils t’ont expulsé. Je suis l’Ange des montagnes, et Allah m’envoyé à toi pour que tu m’ordonnes ce que tu souhaites. Je ferai ce que tu exiges. Si tu le veux, je renverserai les deux montagnes sur eur ».
- Le messager d’Allah répondit : « Je souhaite plutôt que sorte de leur descendance [une génération qui] adorera Allah, unique, sans associé et qui ne Lui associera rien[4] ».
Voici donc la miséricorde prophétique, celle-ci même qui fit oublier au prophète ses blessures dont le sang coulait encore, son cœur déchiré et sa poitrine affligée. Il n’avait pas d’autre idée en tête que de faire parvenir le bien à ces hommes, les sortir des ténèbres vers la lumière, et qu’ils se guident vers le chemin de droiture.
Ensuite, lorsque le prophète conquit La Mecque, et qu’il y entra accompagné de dix mille compagnons armés, et qu’Allah lui donna la mainmise sur les cous de ceux qui lui avaient empoisonné la vie, l’avaient chassé, s’étaient accordés sur sa mise à mort, l’avaient expulsé de sa ville, et avaient tué ses compagnons et leur avaient fait subir les pires épreuves dans leur foi ; et que, alors que venait d’être décrétée cette victoire grandiose, l’un des compagnons lui dit :
- « Aujourd’hui sera un bain de sang ! ».
- Le prophète lui dit : « Au contraire, c’est un jour de pardon et de miséricorde ».
Puis, il s’en alla vers ces défaits, alors que leurs vues étaient figées, leurs cœurs apeurés et leurs gorges asséchées ; et qu’ils attendaient de voir ce que ce chef revanchard allait bien faire d’eux, alors qu’ils sont ceux qui avaient l’habitude de se venger sans aucune indulgence, et d’humilier les défaits [et même les morts] du camp adverse comme ils ont pu le faire lors de Uhud…Il leur dit alors :
- « Ô peuple de Quraysh ! Que pensez-vous que je vais faire de vous ? »
- « Le bien. Noble que tu es, et fils de notre noble frère » dirent-ils.
- Le prophète (e) dit : « Partez ! Vous êtes libres ! » Ils s’en allèrent comme s’ils avaient été ressuscités de leurs tombes.
Ainsi fut le pardon total, celui qui résultait de la miséricorde qui siégeait dans le cœur du prophète , celui qui était vaste au point d’englober ceux qui, parmi ses ennemis, lui avaient fait le plus de mal. Et sans cette miséricorde, il n’aurait jamais pu pardonner. Ainsi, le messager dit vrai lorsqu’il dit : « Je ne suis qu’une miséricorde offerte en cadeau[5] ».