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Audrey, États-Unis (partie 2 de 2)

4115 2015/08/03 2024/11/17

Un jour, je trouvai un livre, à la bibliothèque, intitulé « The Faith Club » (Le groupe de foi), de Ranya Idliby, Suzanne Oliver et Priscilla Warner.  Il racontait l’histoire de trois personnes, une juive, une chrétienne et une musulmane, qui s’étaient réunies pour discuter religion.  Je le fis lire à mon amie Housna et nous décidâmes de fonder notre propre groupe de foi.  Cela me permit d’entendre Housna s’exprimer sur plusieurs sujets, dont le hijab, septembre 2001 et Dieu Lui-même.  Dès le départ, je lui dis clairement que je n’avais aucun problème avec ma religion et que je ne souhaitais pas en changer.

Quelques mois après que nous eûmes fondé notre groupe de foi, nous nous en désintéressâmes légèrement, ce qui fit que je ne pensai plus à Dieu aussi souvent.  Pourtant, quelques semaines plus tard, je me regardai dans le miroir et je me demandai pourquoi je n’avais pas beaucoup d’amies, pourquoi je ne me maquillais pas, comme les autres, et pourquoi je m’intéressais à la religion, contrairement aux autres.  Dieu, montre-moi la voie… Je ne sais trop que faire, que je priais.  Je veux avoir une religion, j’aimerais tellement avoir en Toi une foi inébranlable.  Le jour même, Housna m’envoya un email m’invitant à embrasser l’islam.  Je lui répondis que j’étais heureuse dans ma religion, mais que je ne pouvais me défendre d’être totalement fascinée par la sienne.  Je ne me doutais guère de ce qui allait arriver par la suite.

J’empruntai divers livres sur l’islam, à la bibliothèque, et cessai de lire des livres insignifiants.  Je passai des heures, sur l’ordinateur, à faire des recherches sur l’islam.  Je regardais des vidéos sur Youtube et je souhaitais être comme les sœurs qui étaient décrites dans ces discours.  Je me mis à considérer plus que ma seule apparence et me sondai, tout au fond, afin de bien comprendre mes sentiments.  J’acceptai l’idée qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qu’il ne peut y avoir qu’un seul Dieu.  Je trouvai sensée l’idée voulant que Jésus (paix sur lui) n’eût été rien de plus qu’un prophète de Dieu (l’un des plus importants, en fait).  Pourquoi Dieu serait-Il descendu sur terre pour se faire tuer?  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) devint une grande inspiration, pour moi, car il était lui-même converti, de même que ses compagnons.  Il pratiquait sa religion à la perfection, comme je souhaitais la pratiquer, un jour.  Je me sentis même des affinités avec Moïse (paix sur lui), car je fuyais de plus en plus les gens qui souhaitaient que je leur ressemble, tout en développant ma propre personnalité.

Je découvris peu à peu ma véritable identité et je devins la personne indépendante que j’avais toujours souhaité être.  À l’âge de 12 ans, je savais enfin ce que je voulais, alhamdoulillah (gloire à Dieu)!  Je n’avais pas beaucoup d’amies, mais j’avais toujours Housna, avec qui je pouvais parler.  Je fis par la suite connaissance d’autres musulmanes, avec lesquelles je pouvais communiquer.  J’adorais discuter avec elles et je réalisai, à travers nos conversations, à quel point je souhaitais me convertir à l’islam; non pas dans quelques années ni dans quelques mois, mais tout de suite, sans délai.

Toutes les converties à qui je parlai m’avouèrent avoir attendu des années avant de se décider.  Mais, personnellement, je ne voyais pas la nécessité d’attendre.  J’avouai donc à mes parents mon intérêt pour l’islam.

Chaque fois que j’étais seule, à la maison, je mettais un hijab et vaquais à mes occupations en le gardant sur ma tête.  J’écoutais la récitation du Coran et lisait sa traduction anglaise.  Puis, vint le congé du printemps, à l’école.  Mes amies voulaient me voir me convertir.  Je voulais me convertir.  Je demandai à Dieu : « Ô Allah, Dieu, envoie-moi un signe.  Envoie-moi un signe signifiant que je devrais me convertir! »  Le signe vint.  Ce signe, c’était moi-même.  C’était la somme de tout ce que j’avais appris, c’était à quel point tout se déroulait parfaitement, pour moi, et à quel point j’aimais Allah et l’islam.  C’était toutes mes amies, musulmanes et non-musulmanes, les livres que j’avais lus, de même que le Coran.  Tous ces signes étaient là, devant moi, mais ce n’est qu’à ce moment que je le réalisai et je me lançai sur mon lit en pleurant.  Je sanglotai et compris que je devais ignorer l’opinion des autres, de mes amies, et me concentrer sur ce qu’Allah pensait de moi.  Je savais qu’Il souhaitait me voir me convertir et c’est ce que je fis.

Enfin

La vie continua.  Je continuai d’aller à l’école et de vaquer à mes occupations.  La seule chose qui était différente était que je savais, au fond de moi, que j’étais musulmane.  Je m’étais convertie sans trompettes ni tambours et j’avais tout de suite commencé à prier cinq fois par jour, certains jours avec moins de ferveur et d’autres, avec beaucoup de foi dans mon cœur.  Ma foi vacillait parfois; il m’arrivait de me dire que je n’aurais peut-être pas dû me convertir, puis je me ravisais et pensais que c’était la meilleure décision que j’avais jamais prise.  Au début, je n’en soufflai mot ni à mes parents ni à mes amies, ce qui me donna l’occasion d’aller à la mosquée sans que personne ne le sache.  Cela me permit de me rapprocher d’Allah et de raffermir ma foi, afin de rassembler le courage de l’annoncer à mon entourage.

Ma vie a maintenant un sens.  Je suis en paix avec moi-même, je place toute ma confiance en Allah et je sais que si je perds des choses ou des gens que j’aime, dans cette voie, cela me sera rendu au centuple à un moment ou l’autre.  Je suis libre.  Je ne suis plus une simple « occidentale ».  J’ai cessé de me soucier de ce que disent les autres et je choisis plutôt d’écouter mon cœur.

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