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Seconde partie : les preuves de la foi et la démonstration de l’existence d’Allah
Pour parfaire Ses bienfaits et guider l’homme vers Son Créateur, de façon à ce qu’il connaisse le but pour lequel il a été créé et placé sur cette Terre, Allah le Très Haut, dans sa grande miséricorde, lui a fourni des preuves indiscutables, des signes clairs et des arguments sans faille lui permettant de cheminer jusqu’à Lui, car Allah, exalté soit-Il, lui a demandé de mettre en valeur la Terre.
Allah, exalté soit-Il, dit :
« De la terre Il vous a créés, et Il vous l’a fait peupler (et exploiter) » (Coran 11/61).
C’est-à-dire qu’Il vous a imposé de peupler la Terre, et cela n’est possible qu’en faisant régner la justice et en bâtissant une civilisation où le progrès matériel va de pair avec la religion, les valeurs morales, les idéaux élevés, ainsi que la miséricorde et l’amour entre les êtres humains, prouvant ainsi que l’homme n’a d’autre choix sur cette Terre pour atteindre le bonheur que d’emprunter la voie d’Allah ou de tomber dans un processus de destruction. En d’autres termes, soit la ligne de conduite divine garante de tous les bienfaits et du salut de l’humanité tout entière, soit l’égarement qui conduit l’homme à la destruction, comme nous l’avons vu au cours de l’Histoire humaine.
Première preuve : le bon sens de la nature humaine
La nature humaine est définie linguistiquement comme l’ensemble des traits qui caractérisent le genre humain. En Islam, on entend par nature humaine (al-Fitra), la prédisposition des créatures à connaître Allah. Abû Haytham a dit : la nature humaine désigne les dispositions naturelles créées chez le bébé dans le ventre de sa mère. Allah, exalté soit-Il nous rapporte les paroles d’Ibrâhîm ('Alaihi Assalâm) :
« Je n’adore que Celui qui m’a créé, car c’est Lui en vérité qui me guidera » (Coran 43/27).
Et notre Prophète Muhammad (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) nous explique cela en ces termes : « Tout nouveau-né est naturellement disposé à connaître Allah et ce sont ses parents qui font de lui un juif, un zoroastrien ou un chrétien ».
L’homme est donc à l’origine un monothéiste par nature, et c’est là la vérité à laquelle croient les musulmans, car Allah, exalté soit-Il, a créé l’homme pur, innocent et croyant en l’existence d’un Créateur vivant et chargé de l'éduquer, de subvenir à ses besoins vitaux et de gérer ses affaires. Et s’il arrive que sa nature se corrompe, ce n’est que suite à des facteurs extérieurs, à savoir les passions et les désirs (parmi lesquels l’amour des parents et leur imitation), d’une part, et les doutes et présomptions, d’autre part. Ainsi, s’il suit la voie de la foi, l’homme conserve la nature avec laquelle Allah, exalté soit-Il, l’a créé ; sinon, il la contrarie. Or, la foi en Allah, exalté soit-Il, est sise au plus profond de l’âme humaine et ce sentiment intérieur de l’existence d’Allah, exalté soit-Il, enraciné dans les cellules de l’homme, est une forme de preuve sensible, et ce type de preuves est irréfutable. Citons également comme preuve de cela le fait que même lorsque la nature humaine se corrompt, elle ne tarde pas à se réveiller dans les moments d’adversité. Disons même que plus le malheur et l’impuissance sont grands, plus la foi en Allah est inébranlable. Allah, exalté soit-Il, dit :
« Puis quand le malheur vous touche, c’est Lui que vous implorez à haute voix » (Coran 16/53). Et Allah dit : « Et quand le mal vous touche en mer, ceux que vous invoquiez en dehors de Lui se perdent. Puis, quand Il vous sauve et vous ramène à terre, vous vous détournez. L’homme reste très ingrat ! » (Coran 17/67).
Or, les leçons que tire le rescapé d’un sinistre s’enracinent plus profondément dans le cœur que celle qui résulte d’un raisonnement dans une situation de libre choix.
Ainsi, la connaissance d’Allah ne nécessite pas de preuve rationnelle ou théorique, car la nature humaine témoigne, de façon sûre et spontanée, de l’existence du Sage Créateur.
Nous constatons ainsi que le croyant sait trouver l’équilibre entre d’un côté, les exigences de son âme et les besoins de son corps, et ses dispositions naturelles de l’autre, et entre sa façon de se comporter et les lois qui régissent la vie. En effet, seul l’Islam est à même de pourvoir à l’harmonie parfaite entre ces domaines, car si nous observons la vie du musulman, nous constatons qu’elle est marquée par le bonheur, les bonnes relations avec les autres et la sérénité, à la différence du non-musulman, qui est en proie à la schizophrénie, à un manque d’harmonie entre l’âme et le corps, ainsi qu’à un déséquilibre entre sa nature humaine et les facteurs extérieurs qui l’influencent.
C’est pourquoi nous croyons que tous les hommes sont à la naissance prédisposés au monothéisme, et cela est le premier bienfait dont nous a comblés Allah, exalté soit-Il, à savoir, nous indiquer Son existence. Car tous les hommes, en réalité, croient en Allah et admettent spontanément et en leur for intérieur Son existence, même l’impie, qui dissimule cependant la vérité. C’est d’ailleurs le sens étymologique de l’impiété : celui qui rejette sa propre foi. Quant aux causes de cette dissimulation, elles renvoient tantôt aux passions – et l’on a dit que les péchés sont vecteurs de l’incroyance – tantôt aux doutes, que les diables, hommes et djinns, présentent sous des dehors séduisants, c’est-à-dire toute personne « qui insuffle le mal dans le cœur des hommes, qu’il soit un djinn ou un être humain » (Coran 114/5-6).
Les oulémas ont dit que les raisons pour lesquelles l’homme commet des fautes sont au nombre de quatre : l’avidité, l’envie, la colère et les désirs, et l’on rapporte du calife ‘Omar Ibn al-Khattâb cet ordre à ses gouverneurs : « Ne frappez pas les musulmans pour ne pas les humilier et ne les privez pas de leurs droits pour ne pas les rendre incroyants ».
En effet, priver l’homme du minimum vital pour mener une vie digne (nourriture, vêtements, logement, épouse et soins médicaux) le rend coléreux et haineux et peut le mener à l’incroyance et au refus d’admettre la vérité.