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Jonathan Beale, ex-catholique, Royaume-Uni (partie 1 de 2)

1939 2015/07/19 2024/04/24

Je suis né le 2 mai 1987, en Angleterre.  Mes parents me nommèrent Jonathan Beale.  Le nom de mon père était John Mason, mais on me donna le nom de ma mère pour recevoir plus de subventions gouvernementales.


Mes parents étaient tous deux héroïnomanes.  J’ai vu mon père battre ma mère à de nombreuses reprises et même amener d’autres femmes à la maison.  J’enjambais régulièrement les seringues qui traînaient au sol et voyais d’étranges personnages entrer chez nous.


Ma petite enfance fut difficile, pour moi, mais les services sociaux finirent par intervenir et je fus placé, temporairement, en foyer d’accueil.


J’avais vaguement entendu parler, à quelques reprises, du concept de Dieu.  Ma mère venait d’une grande famille et j’avais été témoin de la mort à plus d’une reprise.  Mon pays est considéré comme « civilisé », mais mon grand-père avait vécu la Seconde Guerre Mondiale.  Il fut traumatisé de voir ses amis tomber sous les balles et avait lui-même été blessé par balle à deux reprises.  Il avait été parachutiste et avait atterri en territoire occupé par les nazis plusieurs fois.


Après la guerre, lui et son épouse eurent sept enfants.  Ils étaient religieux à leur manière, mais après la guerre, ils vécurent dans une grande pauvreté.  Mon grand-père battait régulièrement ses enfants ou, du moins, c’est ce que me raconta ma mère.


D’une manière ou d’une autre, certains événements déclenchèrent une véritable épidémie de maladies mentales dans ma famille.  Ma mère fut diagnostiquée schizophrène paranoïde et, enfant, je devais constamment la convaincre que personne n’était en train de comploter contre nous.  Elle posa tout de même des gestes assez fous pour se retrouver dans les journaux à plus d’une reprise.  Et, à cause de cela, je fus intimidé par mes camarades de classe.


Mon grand-père décéda lorsque j’avais quatre ans.  C’est la première fois que j’entendis parler de « Dieu ».  Aux yeux du jeune enfant que j’étais, mon grand-père semblait être un homme bon et c’est pourquoi j’eus plus tard de la difficulté à croire ce qu’on me disait à son sujet.


Je me consolai à la pensée que mon grand-père était maintenant au ciel et, à partir de là, je sentis toujours que Dieu était avec moi.  Quand ma mère et mon père traversèrent de rudes périodes et que je fus envoyé en foyer d’accueil, je me mis à prier.  On ne m’avait jamais appris à le faire, mais à ma façon, j’avais la certitude que Dieu était là pour moi et qu’Il m’entendait lorsque je m’adressais à Lui.


Quand j’étais jeune, un de mes cousins se suicida par surdose de paracétamol et, pour la première fois, je pleurai à des funérailles.  Mon oncle décéda également, sans que personne ne sache vraiment de quelle cause.  Cet homme souffrait d’une grave maladie mentale et son quotidien était invivable, alors j’espérais qu’il se trouvait désormais dans un meilleur endroit.


Mais à travers tout cela, ma croyance en Dieu était fermement enracinée dans mon âme.  À l’âge de sept ans, je fus envoyé chez ma grand-mère, car les services sociaux estimaient que je n’étais plus en sécurité à la maison après que mon père, sous l’influence de la drogue, eut détruit à peu près tout notre appartement.


Puis, ma mère donna naissance à ma sœur Sally.  À cette époque, je rendais régulièrement visite à mes parents et j’étais toujours ravi de voir ma petite sœur.  Je l’aimais beaucoup et je me désolais du fait que nous étions tous deux dans le même bateau, même si elle ne le savait pas encore.  Malheureusement, les services sociaux jugèrent son environnement trop risqué et l’envoyèrent, elle aussi, en foyer d’accueil.


Ils proposèrent par ailleurs à ma grand-mère de m’adopter officiellement et je restai donc chez elle.  Quand ma sœur eut un an, les services sociaux jugèrent dans son meilleur intérêt de ne plus être en contact avec ma famille.  Elle fut donnée en adoption à une famille habitant très loin de chez nous et plus jamais je ne la revis.


Cet événement m’attrista énormément.  Je pense encore souvent à elle et je me demande si elle tentera, un jour, de me retrouver.  Je crois que j’aurais été proche d’elle, si nous avions grandi ensemble, même si je crois que j’aurais eu tendance à la surprotéger.  Elle a maintenant quinze ans et j’espère la revoir lorsqu’elle aura dix-huit ans.


À l’âge d’onze ans, on m’envoya dans un pensionnat.  Je fus quelque peu intimidé à cause de mes origines pauvres, mais, d’une manière générale, ce fut une expérience positive.  Comme j’étais un jeune troublé par son passé, je finis inévitablement par me tourner vers les drogues et l’alcool et je fus suspendu à quatre reprises.


Je fus chanceux de ne pas être carrément renvoyé et je crois qu’on me garda parce que mes résultats académiques demeuraient acceptables.  Personne ne comprenait comment j’y arrivais, d’ailleurs, car je séchais la plupart de mes cours, mais ces résultats allaient devenir importants plus tard, dans ma vie.


Bien que je fusse un garçon troublé, ma croyance en Dieu demeurait intacte.  À l’âge de douze ans, je choisis de devenir catholique et j’eus accès aux cours de catholicisme de l’école.  Je ne portais à peu près jamais attention au cours, mais j’aimais le concept de Dieu et j’aimais aller à l’église.


Plus tard, après avoir quitté le pensionnat, mes problèmes s’intensifièrent.   Quand je commençai à fumer du cannabis, je me disais que jamais je n’essaierais quoi que ce soit de plus fort.  Mais je finis tout de même par essayer la cocaïne, puis l’ecstasy et le speed, et ces drogues firent rapidement partie de mon quotidien, pour ne pas dire qu’elles devinrent ma raison de vivre.


Je savais que j’avais un problème de dépendance, mais l’effet que je ressentais, quand je prenais ces drogues, était si agréable que je voulais vivre toute ma vie de cette façon.  Je buvais souvent et devenais violent vis-à-vis des forces de l’ordre.  Mes amis et moi vandalisions des voitures, vendions de la drogue et troublions régulièrement l’ordre public.  Le système de justice, en Angleterre, est si laxiste que nous ne craignions point d’être arrêtés.


Mais finalement, après que j’aie menacé de poignarder quelqu’un, on m’envoya en prison.  Cet épisode constitua un point tournant dans ma vie.  Ce fut une véritable colonie de vacances, mais tout au fond de moi, je ne voulais pas être un criminel.  J’avais surtout besoin qu’on me retire de l’environnement dans lequel j’évoluais.


Je recevais trois bon repas par jour, j’avais un téléviseur dans ma cellule, je jouissais d’un accès quotidien au gym, je recevais des cours, j’assistais à la messe le dimanche… Ce fut un des meilleurs moments de ma vie et j’étais, enfin, loin, très loin de ma famille qui m’avait jusque-là causé tant de chagrin, de stress et de problèmes.


J’avais toujours envié les familles normales.  Je les voyais faire leur marché ensemble ou aller prendre le thé chez des amis; c’était un tableau agréable à mes yeux et j’aurais tout donné pour, moi aussi, faire partie d’une de ces familles.


Mon plus gros problème était l’alcool.  Sans être totalement alcoolique, chaque fois que je buvais, je m’attirais inévitablement des ennuis.  Je me réveillais avec la gueule de bois ou, parfois, dans une cellule du poste de police, recouvert de bleus et de coupures parce que je m’étais battu alors que j’étais ivre.


Mais quand j’étais en prison, j’étais protégé contre moi-même, car je ne pouvais fumer ou boire et, comme je m’entraînais régulièrement, j’étais en grande forme physique.  J’aurais tant voulu poursuivre ce régime de vie une fois libéré.


Malheureusement, lorsque je sortis de prison, je dus passer à nouveau en cour pour voies de fait graves.  On me menaçait de quatre ans de prison pour  une chose que je n’avais pas faite.


Les baskets de mon « ami » étaient recouverts de sang et de particules de peau et il finit par plaider coupable.  En cour, on me demanda si c’était lui qui avait fait le coup.  Comme il l’avait déjà admis, je ne pensais pas faire de mal en répondant « oui », car mon avocat m’avait dit que répondre « non » n’allait pas sauver mon ami et que je risquais alors de passer quatre ans en prison.  J’avais d’ailleurs appelé mon ami avant de passer en cour pour lui dire ce que j’avais l’intention de répondre et il ne s’y était pas opposé.


À l’époque, je sortais avec une jolie fille nommée Melissa, qui m’offrit son soutien à travers toute cette épreuve.  Après le jugement, la famille de mon « ami » m’accusa d’être responsable de l’avoir envoyé en prison, elle en fit circuler la rumeur et je fus dès lors constamment attaqué sur la rue.


Melissa me suggéra de recommencer ma vie ailleurs et je suivis son conseil.  Je me mis à planifier mon déménagement.  Malheureusement, notre relation devint tendue et nous décidâmes de nous séparer.  Je quittai donc seul.  J’avais certains amis desquels je souhaitais prendre mes distances; ils baignaient toujours dans le même milieu et, de mon côté, je désirais plus que tout entamer un nouveau départ.

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