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La crise du système financier mondial
au nom d'allah le tout miséricordieux, le très miséricordieux et que
ses grâces et sa paix soient accordées à son messager
la crise du système financier mondial
etude élaborée par dr. hossein hossein shehata
professeur à l'université d’al-azhar
conseiller expert dans les transactions financières légales.
versets coraniques et hadiths prophétiques ayant trait au sujet de l'étude :
allah, exalté et glorifié soit-il, dit au verset 276 de sourate al-baqara "la vache" – ce qui peut être traduit comme suit : «allah anéantit l’intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes. et allah n’aime pas le mécréant pécheur.»
de même allah, exalté et glorifié soit-il, dit au verset 39 de sourate ar-roûm (les romains),– ce qui peut être traduit comme suit : «tout ce que vous donnerez à usure pour augmenter vos biens aux dépens des biens d’autrui ne les accroît pas auprès d’allah, mais ce que vous donnez comme zakāt, tout en cherchant la face d’allah (sa satisfaction)... ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées.»
le messager d'allah (bpsl) dit à ce propos : «lorsque règnent la fornication et l'usure dans un village, allah donne l'ordre de l'anéantir.» hadith rapporté par abou ya'la d'après abdullah ibn mas'oud.
dans un autre hadith rapporté par ibn madja, al-barrar et al-bayhaqi, le messager d'allah (bpsl) a dit : « toute tribu qui prête à usure se verra victime de démence. »
les différents points soulevés dans cette étude :
- préambule sur les prédictions de l’effondrement du nouveau système économique mondial.
- les aspects de la crise du système financier mondial.
- les causes fondamentales de la crise du système financier mondial.
- les effets dévastateurs découlant de la crise du système financier mondial.
- l'économie islamique face à la crise du système financier mondial.
- les normes (les règles) qui assurent la sécurité et la stabilité à l’économie islamique.
- comment se tirer de cette crise ? les règles et les normes de l'économie islamique se manifestent être la seule issue.
- conclusion : seules les règles et les normes de l'économie islamique sont susceptibles de mettre fin à cette situation critique.
- appel aux experts en matière d'économie, aux financiers et aux hommes d'affaires.
- appel à tous les musulmans au niveau du monde entier.
louanges à allah qui par sa grâce, les bienfaits se réalisent.
ª préambule :
les experts de l’économie positiviste avaient par le passé prévu l’effondrement du système économique socialiste basé sur des notions et des principes qui allaient à l’encontre du bon sens de l’être humain et de sa nature ; de même, ce système s’opposait aux règles et aux normes de la loi islamique.
parallèlement, nombreux ont été les pionniers du système économique capitaliste qui ont prévu sa chute en raison des préceptes et des principes sur lesquels il est établi et qui s’opposent aux lois divines ainsi qu'aux valeurs et aux mœurs. de surcroît, ledit système est fondé sur le monopole et sur les intérêts usuraires (système des prêts à intérêt et du crédit) lesquels s’avèrent être les pratiques humaines les plus déplorables puisqu’elles entraînent inéluctablement le culte des richesses ainsi que la prédominance des créditeurs (prêteurs) sur les débiteurs (emprunteurs) ; par conséquent, les premiers ravissent à ces derniers leur liberté, leurs affaires et leurs possessions, entraînant par là des conséquences graves sur la société et l’économie.
de ce fait, un grand nombre de personnes s'enquièrent sur :
- les raisons qui sont à l'origine de la crise financière mondiale.
- les raisons qui ont poussé les banques qui mènent leurs opérations de vente et d’achat sur le principe des dettes et des emprunts, à faire faillite.
- les raisons qui ont entraîné la faillite des grandes entreprises qui gèrent leurs affaires à partir du financement bancaire à base d'intérêts usuraires.
- peut-on s’attendre à une nouvelle récession au niveau du monde entier imposée par le régime capitaliste et ses outils tels que la globalisation et le système des intérêts ?
- en même temps, un grand nombre d'arabes et de musulmans désirent connaître la perspective de l'économie islamique et du régime bancaire islamique vis-à-vis de cette crise.
tous les points mentionnés ci-haut ainsi que d’autres, formeront l’objet de débat de notre présente étude, mais du point de vue de l’économie islamique.
ª les aspects de la crise du système financier mondial :
les prédictions et les indices de l’effondrement du système financier mondial ont commencé à paraître à l'horizon provoquant l’affolement et la panique chez les nantis. les établissements financiers et les intermédiaires ont été plongés à leur tour dans le désarroi dans leurs tentatives d’élaboration dans l'immédiat des plans d’urgence pour sauver le crédit. cet effondrement du système financier mondial a en même temps, semé l'appréhension chez les dirigeants qui redoutent de perdre leur trône et ont d'emblée eu recours aux compétences et aux experts pour les aider à trouver un subterfuge.
parmi les aspects de cette crise :
a) l'empressement à retirer les sommes déposées en banque car le capital s'avère être poltron ; les différentes agences de presse ont vite fait d'aborder ce sujet.
b) les institutions financières se sont hâtées de bloquer les prêts octroyés aux sociétés et aux individus car elles redoutent la difficulté dans la récupération desdits prêts.
c) les individus, les entreprises et les institutions financières sont à court de liquidité, ceci s’est traduit par un rétrécissement aigu tant au niveau de l’activité économique qu’au niveau des autres secteurs de la vie ; les débiteurs se sont déclarés notoirement insolvables.
d) la baisse du niveau des échanges sur le marché monétaire et financier a entraîné la confusion et la crise dans les indices boursiers.
e) le recul des offres d'emplois au sein des entreprises en raison de la pénurie de liquidité et du blocage de l’octroi des crédits de la part des institutions financières, à moins de garantir des taux d’intérêts très élevés et des cautions abusives.
f) la baisse des vente, plus particulièrement dans le secteur immobilier et le secteur automobile en raison de la pénurie de fluidité monétaire.
g) la croissance du taux de chômage dû à la stagnation, à la faillite et à la liquidation. tout salarié se trouve menacé de vider son bureau, un carton sous le bras.
h) l’augmentation des demandes d’allocations sociales auprès des gouvernements.
i) la baisse du taux de consommation, de dépenses, d’épargne, et d’investissements ne font qu'accroître le marasme, le chômage, la stagnation, la liquidation et la faillite.
cette conjoncture nous pousse à chercher à connaître les raisons réelles et fondamentales de la crise
ª les causes fondamentales de la crise du système financier mondial :
le diagnostic de la crise est susceptible de donner accès à une cure saine. le fait de souligner les grandes lignes du problème de façon objective et modérée constitue déjà une partie de la solution.
les experts de l’économie mondiale, dont certains ont obtenu dans le passé, le prix nobel, tel que maurice ailey, affirment que : « le système économique du régime capitaliste est fondé sur des concepts et normes susceptibles d’être à la base de son propre effondrement au cas où ils ne sont pas traités dans l'immédiat et réglés de façon appropriée. »
d’autre part, nombreux sont les experts en économie qui ont avancé que le nouveau système économique mondial repose sur des principes qui le mèneront infailliblement à la chute.
parmi les raisons de cette crise, ils ont cité :
1- la propagation de la corruption économique, tels que l’exploitation abusive, le mensonge, la diffamation, la fraude, le vol, le monopole, les opérations fictives, qui sont des pratiques engendrant l’injustice. en d'autres termes, les pauvres, les nécessiteux et les débiteurs seront sujets à la tyrannie des propriétaires de biens parmi les détenteurs de capitaux et les créditeurs. ce qui alimentera la grogne chez les oppressés lorsqu’ils ne pourront plus supporter le despotisme ; et le mécontentement chez les débiteurs. de surcroît, lorsque les débiteurs se trouveront incapables de régler leurs dettes et leurs emprunts, l’ordre social sera affecté.
2- c’est désormais la matière qui prédomine, les oppresseurs s’en servent comme d’une arme. c'est elle qui guide la politique et permet de prendre les décisions au niveau du monde ; l’argent est d’ores et déjà l’idole des matérialistes.
3- le système bancaire à base d’intérêt usuraire est fondé sur le système des intérêts dans toutes ses opérations, de dépôt ou de retrait. il opère à partir du commerce des prêts, que ce soit pour l’achat, la vente ou le négoce. toute hausse du taux d’intérêt sur les dépôts entraîne une hausse du taux d’intérêt sur les prêts octroyés aux individus et aux entreprises ; les seuls bénéficiaires en seront bien évidemment, les banques, et les intermédiaires ; alors que le fardeau et la tyrannie incombent aux débiteurs qui reçoivent les emprunts pour des fins de consommation ou de production. certains économistes affirment que le développement réel et le bon emploi des facteurs de production ne peuvent se réaliser que lorsque le taux d’intérêt équivaudra à zéro. c’est bien ce qu’a souligné adam smith, le père des économistes (ainsi que ces derniers le surnomment) ; ils pensent que le substitut serait dans le système de répartition du gain et de la perte, système susceptible d’assurer la stabilité et la sécurité. ils ont même ajouté que le système des intérêts conduit inéluctablement à la concentration des fonds chez une minorité qui aura mainmise sur les richesses.
4- le système financier et bancaire traditionnel est fondé sur un système de planification des dettes conformément à un taux d’intérêt qui va croissant ; ou un système de substitution d’un prêt échu par un nouveau prêt en marquant un taux d’intérêt encore plus élevé, ainsi que disaient les usuriers de l’ère préislamique : « tu paies ta dette d’emblée ou tu préfères l’usure ? ». ceci ne fait qu’infliger de nouvelles charges au débiteur qui a failli auparavant à rembourser sa première dette en raison du taux d’intérêt élevé.
5- le système financier mondial et le système boursier sont établis sur le système des dérivés financiers lesquels sont fondamentalement basés sur des opérations fictives n’entraînant ni échanges réels de biens ni services. ce ne sont que des jeux de hasard qui se basent sur la chance et le destin. pis encore, la majorité de ces dérivés financiers sont établis à partir de crédits issus des banques sous forme de prêts. mais lorsque le cours des évènements s'annonce défavorable, tout s'écroule et la crise financière advient tout naturellement.
6- la mauvaise conduite des institutions financières intermédiaires qui leurrent ceux qui ont un besoin impérieux d’emprunter ; elles usent de subterfuges en vue de les tenter et de les pousser à emprunter des institutions financières ; en cas de risque éventuel, ils requièrent des chiffres fabuleux qui leur servent de commission. seul, le débiteur sans défense doit subir les effets désastreux de cette manœuvre ; c’est bel et bien ce qui est arrivé et qui a conduit tout droit à la crise.
7- l’emploi abusif et généralisé du système de carte de crédit sans provision (où le retrait se fait à découvert, sans avoir de fonds pour régler comptant), est apte à charger la personne en question de frais considérables ; lorsque le débiteur ne peut rembourser la totalité de ses engagements, il sera l’objet d’une évolution défavorable des taux d'intérêts, jusqu’à se voir séquestré personnellement ou bien jusqu’à trouver sa maison ou sa voiture hypothéquées. un grand nombre de porteurs de cette carte ont été exposés à pareille prise de caution qui a abouti à un déséquilibre budgétaire au sein de leur foyer et a causé la crise dans certaines banques à usure.
ª les effets dévastateurs de la crise du système financier mondial :
le système financier mondial a été atteint d’un grave infarctus et d’une hémorragie cérébrale qui a provoqué la paralysie de ses membres ; par conséquent, les artères de l’activité économique s’en sont trouvées bloquées ; parmi les effets néfastes on peut citer :
1- la panique, l’affolement et l’inquiétude qui ont atteint entre autres :
- les gouverneurs, les présidents et les ministres.
- les propriétaires des établissements financiers et l'organisme qui surveille et contrôle le bon fonctionnement des marchés financiers.
- les propriétaires des établissements des intermédiaires financiers et leur personnel
- les dépositaires et épargnants.
- les créanciers des banques.
- les consommateurs menacés d’une hausse des prix.
- les salariés et les employés menacés de licenciement.
- les pauvres et les nécessiteux qui vivent de subsides et d’aumônes.
cette crise est semblable à une leucémie qui a porté atteinte à la vie économique.
2- la faillite de certaines banques et institutions financières en raison de la pénurie de liquidité et d’un excédent dans les retraits effectués par les dépositaires. de leur côté, et dans un essai de sauver la situation et d’éviter un effondrement total de la vie économique et la faillite de l’etat, certains gouvernements se sont trouvés dans l’obligation d’intervenir par l’intermédiaire des banques centrales.
3- la faillite de certaines entreprises qui se basaient sur un système d’investissement partant de prêts à taux d’intérêt, ou l’arrêt de quelques lignes de leur production. parallèlement, certaines banques ont commencé à mettre à exécution les hypothèques et les cautions qui sont en leur possession, ce qui a entraîné un déséquilibre dans les dépôts bancaires.
4- le licenciement des employés et le nombre croissant de ceux qui sollicitent des allocations d’aide publique ; ceci n’a fait qu’infliger des charges supplémentaires aux budgets des pays et suspendre un grand nombre de nouveaux projets d’investissement.
5- l’augmentation des impôts par certains etats en vue de compenser le déficit budgétaire dû à la hausse du budget de soutien, aux aides financières octroyées par les gouvernements aux entreprises et aux banques qui sont sujettes à la faillite, et enfin au soutien des dépôts ou autres.
6- en raison des emprunts, les débiteurs ont perdu leurs actifs, leurs logements hypothéqués, et sont du nombre des sans-logis, des réfugiés, des expatriés, des pauvres et des nécessiteux.
ª l’économie islamique et la loi bancaire islamique face au système financier mondial :
beaucoup de personnes se posent des questions sur l’impact de la crise du système financier mondial sur les établissements financiers islamiques tels que les banques, les sociétés d’investissement, les fonds communs de créance et autres organismes du même niveau.
l'attitude des économistes islamiques et des experts des établissements financiers islamiques à l'égard des bouleversements financiers et bancaires mondiaux ne doit pas être une réponse à une action par une action contraire. il leur faut aller plus loin et faire valoir aux gens les principes et les normes du système économique et financier tout en exposant ses références et ses applications; et en soulignant que ce genre de crise ne peut survenir qu'en l'absence de l'application de ses concepts, de ses principes et de ses conventions.
ce point sera abordé plus loin au cours de cette étude à travers la mise en valeur des bases de la sécurité et de la stabilité qui règnent dans le système financier et économique islamique, et qui préservent le système de ces crises.
ª les règles (les normes) de la sécurité et de la stabilité au sein de l'économie islamique :
le système financier et économique islamique de même que ses établissements financiers sont fondés sur un ensemble de règles qui leur garantissent la sécurité et la stabilité tout en réduisant les risques et ce, en comparaison des systèmes positivistes lesquels sont établis à partir d’un système d’intérêts et des dérivés financiers ; à en citer :
1- le système financier et économique islamique est instauré sur la base d’un ensemble de valeurs, de vertus et de principes, telle la probité, la sincérité, la transparence, la preuve évidente, la facilité, la collaboration, la complémentarité et la solidarité. l’économie islamique est inconcevable en dehors de ces principes et de ces valeurs. cet ensemble de valeurs est susceptible de garantir la sécurité et la stabilité à toutes les parties. en même temps, la loi islamique proscrit les opérations financières et économiques qui sont fondées sur le mensonge, le hasard, la fraude, le détournement, l’exploitation de l’ignorance, le monopole, l’abus, la cupidité, l’injustice et le ravissement des biens d’autrui injustement et sciemment.
le fait de tenir aux valeurs de la foi et de la morale représente un signe d’adoration et une obéissance à allah qui vaudra au musulman une rétribution et qui règlera sa conduite, producteur fût-il ou consommateur, vendeur ou acheteur et ce, en temps de croissance ou de récession, de stabilité ou de crise.
2- le système financier et économique islamique est fondé sur une base de participation aux profits et aux pertes, ainsi que sur l'échange effectif des fonds et des actifs. ceci est régi par les normes licites et pures, par les priorités islamiques, et par la réalisation des bénéfices légaux, des gains et des pertes ; par l'interaction réelle entre les détenteurs de capitaux, les hommes d'affaires, les experts, et le travail suivant la norme de l'équité et de la droiture. les efforts ainsi fournis, réduisent de la véhémence de toute crise qui peut survenir. en ce sens qu'on ne peut avoir affaire à une équipe toujours gagnante et à une autre toujours perdante : on est tantôt gagnant, tantôt perdant.
les juristes ainsi que les économistes islamiques ont élaboré un ensemble de contrats d'investissement et de financement purement islamiques qui s'appuient sur des normes légales. parmi ces contrats: les formes du financement par la spéculation, par la participation aux gains et aux pertes, par le gain mutuel, par l'investissement, par le bail, par le métayage, par le bail à complant et autres...
d'autre part, la loi islamique a prohibé toute forme de contrats de financement et d’investissement basés sur le prêt à intérêt considéré comme la cause principale de la crise financière mondiale actuelle.
3- la loi islamique a prohibé le système des dérivés financiers qui sont fondés sur des opérations fictives régies par le risque et l’ignorance ; d'ailleurs, les jurisconsultes de l'économie islamique ont jugé que de telles opérations relèvent des jeux de hasard et sont illicites.
les experts et les observateurs perspicaces de l'économie positiviste ont confirmé que le système des dérivés financiers a provoqué la crise financière mondiale actuelle ; car ce système n'entraîne pas de développement économique proprement dit, bien au contraire c'est un des moyens susceptibles de créer l'inflation, la hausse des prix et de plus mènent aux vices; en même temps, il est la cause de l'écroulement rapide au sein des établissements qui usent de ce système dans leurs opérations. au fond, ce qui est survenu sur les marchés des pays de l'asie orientale est toujours présent dans nos esprits.
4- la loi islamique a prohibé toutes formes et figures qui consentent à débiter une dette par une autre dette afin de contracter une vente, tel que le fait d’escompter des effets, ou des chèques prorogatifs ; de plus, elle a prohibé l'ajournement d'une dette en haussant le taux d'intérêt. le messager d'allah (bénédiction et paix sur lui) a proscrit la vente d'une dette dont le paiement est différé par une autre dette.
les experts et les savants de l'économie positiviste ont affirmé que l'une des causes de la crise financière actuelle est le recours aux transactions à partir des dettes de la part de certaines entreprises financières i