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Les Droits généraux de la femme en Islam
1 – La femme est semblable à l’homme en matière de responsabilité vis-à-vis des lois islamiques : lorsque les conditions de la responsabilité sont remplies (appartenance à l’Islam – majorité – raison) elle est astreinte aux mêmes obligations que l’homme en termes de prière, de zakât, de jeûne et de pèlerinage. La seule différence est qu’elle bénéficie, par la volonté du Législateur, de certains allègements ; ainsi elle est dispensée de la prière et du jeûne en période des menstrues et lochies et rattrape les jours manqués une fois purifiée, [seulement pour le jeûne]. Ces mesures ne visent qu’à tenir compte de son état physique et psychique en période des menstrues et des lochies.
2 – La femme est semblable à l’homme concernant la récompense et le châtiment ici-bas et dans l’au-delà. Allah I dit à cet effet : ( Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant Croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleurs de leurs actions. )[1].
3 – La femme est semblable à l’homme en ce qui concerne sa nature humaine : elle n’est pas la source du péché (originel) ni la cause de l’expulsion d’Adam du Paradis comme le prétendent les érudits des religions précédentes. Allah I dit : ( Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux là, a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement. )[2].
Allah I a indiqué dans ces versets qu’Il a créé les deux sexes, mâle et femelle, à partir d’une seule et même origine ; il n’y a pas de différence quant à leur création, ni quant à leurs aptitudes respectives, ils sont égaux. Par ce principe, l’Islam a abrogé tous les systèmes antérieurs qui attribuaient injustement à la femme une nature inférieure à celle de l’homme, ce qui la privait d’une grande partie de ses droits en tant qu’être humain. Le Messager r a dit : “Les femmes ne sont que des sœurs germaines des hommes”[3].
4 – La femme, comme l’homme, a le droit au respect, et sa dignité doit être préservée ; tout individu coupable de calomnie à son égard est passible de châtiment comme Allah I le dit : ( Et ceux qui lancent des accusations contre des femmes chastes sans produire par la suite quatre témoins, fouettez-les de quatre-vingts coups, et n’acceptez plus jamais leur témoignage. Et ceux là sont les pervers. )[4].
5 – La femme, tout autant que l’homme, a le droit de prétendre à l’héritage. Allah I dit à cet effet : ( Aux hommes revient une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches ; et aux femmes une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part fixée. )[5].
L’Islam lui a accordé le droit à l’héritage alors qu’elle en était privée dans la Jahiliyya [la période du paganisme préislamique], plus grave encore, elle était alors perçue comme un bien dont on héritait. Allah I dit :
(Ô les Croyants ! Il ne vous est pas licite d’hériter des femmes contre leur gré. Ne les empêcher pas de se remarier dans le but de leur ravir une partie de ce que vous aviez donné )[6].
Oumar ibn Al Khattâb t a dit : « J’en jure par Allah, nous n’accordions pas de valeur aux femmes dans la Jahiliyya, jusqu’à ce qu’Allah révélât à leur sujet ce qu’Il révéla et leur accordât et ce qu’Il leur accorda.»[7].
6 – La femme, à l’instar de l’homme, est reconnue comme une personne au sens juridique, libre d’effectuer des transactions financières sans avoir besoin d’une quelconque tutelle ou de souffrir de restrictions dans ses transactions, sauf ce qui contredit la loi. Allah I dit : ( Ô les Croyants ! Dépensez les meilleures choses que vous avez gagnées)[8]. Il dit également : ( Donneurs et donneuses d’aumône, jeûneurs et jeûneuses, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs assidus d’Allah et invocatrices : Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense)[9].
7 – L’Islam considère le fait d’honorer la femme comme le signe d’une personnalité saine, accomplie et vertueuse, le Prophète r a dit à cet effet : « Le Croyant dont la foi est la plus complète est celui qui a le meilleur comportement ; et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs envers leurs femmes »[10].
8 – La femme est soumise aux mêmes responsabilités que l’homme en matière d’apprentissage et d’enseignement, le Prophète r a dit en effet : «La recherche du savoir est une obligation pour tout musulman »[11] .
Les savants sont unanimes pour dire que le mot « musulman » englobe aussi bien l’homme que la femme.
9 – La femme est l’égale de l’homme en matière d’éducation, tous deux ont droit à une bonne éducation et à une bonne formation ; mieux encore, l’Islam considère l’éducation et la prise en charge des filles comme une des causes d’entrée au Paradis, car le Prophète r dit à ce sujet : «Quiconque prend en charge, trois filles, les éduque, les donne en mariage et les traite convenablement, aura le Paradis (comme récompense)»[12].
10 – La femme, tout comme l’homme, doit assumer la responsabilité de la réforme de la société en recommandant le bien et interdisant le mal. Allah I dit : ( Les Croyants et les Croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la Salât, acquittent la Zakât et obéissent à Allah et à Son messager. Voilà ceux auxquels Allah fera miséricorde, car Allah est Puissant et Sage )[13].
11 – La femme est comme l’homme en matière d’octroi d’asile. Allah I dit : (Et si l’un des associateurs te demande asile, accorde-le lui, afin qu’il entende la parole d’Allah, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité )[14].
Le Prophète r a dit : « Les musulmans sont solidaires pour ce qui concerne la protection ; le plus modeste d’entre eux peut l’accorder ; et celui qui n’observe pas l’engagement (de protection) d’un musulman aura contre lui tout à la fois la malédiction d’Allah, celle des Anges et celle des hommes ; et l’on n’acceptera de ce coupable ni repentir, ni expiation»[15].
Ceci est un droit acquis aussi bien pour les hommes que les femmes, comme le confirme le hadith rapporté d’après Oummou Hâni fille de Abû Tâlib qui dit : «L’année de la conquête de la Mecque, je me rendis chez le Messager d’Allah r que je le trouvai en train de se laver tandis que sa fille Fatima le dérobait aux regards. Je le saluai et il demanda : Qui est-ce ? -C’est moi, Oummou Hâni, fille de Abû Tâlib, lui répondis-je. -Sois la bienvenue, Oummou Hâni, reprit-il. Lorsqu’il eut achevé de se laver, il se leva et fit une prière de huit rakaates enveloppé d’un simple voile. Sa prière terminée, je lui dis : Ô Messager d’Allah, le fils de ma mère prétend qu’il va tuer un homme que j’ai pris sous ma protection, et cet homme c’est Untel fils de Houbairah. Oummou Hâni, me répondit le Messager d’Allah r notre sauvegarde est acquise à ceux à qui tu l’as donnée. Ceci, ajouta Oummou Hâni, se passait dans la matinée. »[16].
Pour mettre en exergue sa valeur en Islam, elle accorde la protection au nom des musulmans, le Prophète r a dit : « Certes, la femme s’engage pour les gens - c’est-à-dire qu’elle accorde la protection au nom des musulmans »[17].
Toutefois, il y a des domaines ou des prérogatives qui sont spécifiques aux hommes, et nous aurons l’occasion de les étudier quand nous aborderons les préjugés courants au sujet de la femme.
Il est tout à fait opportun d’examiner avant cela quelles étaient la situation et la place de la femme avant l’avènement de l’Islam et comment elles ont évolué après l’Islam pour mettre en évidence la place honorable dont jouit la femme en Islam.
[1] Sourate 16 : An-Nahl, verset 97.
[2] Sourate 4, verset 1.
[3] Abû Dâwud (1/61), hadith n° 236
[4] Sourate 24 : An-Nur, verset 4.
[5] Sourate 4 : An-Nisa, verset 7.
[6] Sourate An-Nisa, verset 19.
[7] Mouslim (2/1108), hadith n° 1479.
[8] Sourate 2 : Al-Baqarah, verset 267.
[9] Sourate 33 : Al-Ahzâb, verset 35.
[10] Sahih Ibn Hibban, 9/483, hadith n° 4176.
[11] Ibn Maja (1/81), hadith n° 5147.
[12] Abû Dâwud (4/338), hadith n° 5147.
[13] Sourate 9 : At-Tawbah, verset 71.
[14] Sourate 9 : At-Tawbah, verset 6.
[15] Al Boukhari (3/1160), hadith n° 3008.
[16] Al Boukhari (1/141), hadith n° 350
[17] At-Tirmidzi, 4/141; n°1579.