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Troisième signe : Evoquer constamment Allah et Lui demander continuellement pardon

4299 2013/09/28 2024/12/18

Le cœur du serviteur croyant s’astreint continuellement à évoquer son Maître et à faire Son éloge par Ses beaux noms et Ses attributs sublimes, en toute circonstance.

Il se repent et demande constamment le pardon pour ses fautes et ses manquements. Il trouve joie et plaisir dans la lecture du Coran, de même qu’il ressent la quiétude et la tranquillité lorsqu’il adresse tout bas ses prières au Tout Miséricordieux.

Allah a dit :

{ ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ وَتَطۡمَئِنُّ قُلُوبُهُم بِذِكۡرِ ٱللَّهِۗ أَلَا بِذِكۡرِ ٱللَّهِ تَطۡمَئِنُّ ٱلۡقُلُوبُ }

« Ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent à l’évocation d’Allah. Certes, c’est par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les cœurs[1]. »

Et Il  a décrit les gens de foi par Sa parole :

 أَمَّنۡ هُوَ قَٰنِتٌ ءَانَآءَ ٱلَّيۡلِ سَاجِدٗا وَقَآئِمٗا يَحۡذَرُ ٱلۡأٓخِرَةَ وَيَرۡجُواْ رَحۡمَةَ رَبِّهِۦۗ قُلۡ هَلۡ يَسۡتَوِي ٱلَّذِينَ} {يَعۡلَمُونَ وَٱلَّذِينَ لَا يَعۡلَمُونَۗ

« Est-ce que celui qui reste en dévotion, aux heures de la nuit, prosterné et debout, prenant garde à l’au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur (est meilleur ou est-ce celui qui mécroit en Allah) ? Dis : « Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?[2] »

Il les a également décrits ainsi :

 إِنَّ فِي خَلۡقِ ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِ وَٱخۡتِلَٰفِ ٱلَّيۡلِ وَٱلنَّهَارِ لَأٓيَٰتٖ لِّأُوْلِي ٱلۡأَلۡبَٰبِ ١٩٠ ٱلَّذِينَ} يَذۡكُرُونَ ٱللَّهَ قِيَٰمٗا وَقُعُودٗا وَعَلَىٰ جُنُوبِهِمۡ وَيَتَفَكَّرُونَ فِي خَلۡقِ ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِ رَبَّنَا مَا خَلَقۡتَ {هَٰذَا بَٰطِلٗا سُبۡحَٰنَكَ فَقِنَا عَذَابَ ٱلنَّارِ

« En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les doués d’intelligence, qui, debout, assis, couchés sur le côté, invoquent Allah et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant) : « Notre Seigneur ! Tu n’as pas créé cela en vain. Gloire à Toi ! Préserve-nous donc du châtiment du Feu[3]. »

Par ailleurs, Allah ) a prescrit à Son prophète d’être constant dans l’évocation (« dhikr ») et la demande de pardon. Il a dit :

{فَٱصۡبِرۡ إِنَّ وَعۡدَ ٱللَّهِ حَقّٞ وَٱسۡتَغۡفِرۡ لِذَنۢبِكَ وَسَبِّحۡ بِحَمۡدِ رَبِّكَ بِٱلۡعَشِيِّ وَٱلۡإِبۡكَٰرِ  }

« Endure donc, car la promesse d’Allah est vérité, implore le pardon pour ton péché et célèbre la gloire et la louange de ton Seigneur, soir et matin[4]. »

C’est pourquoi le messager d’Allah (g) disait :

« Ô gens ! Repentez-vous à Allah car certes je me repens à Lui cent fois par jour[5]. »

Et il a également dit :

« Je jure par Allah que je Lui demande pardon et me repens à Lui plus de soixante-dix fois par jour[6]. »

Il dit aussi :

« Parfois mon cœur se distrait[7]. Alors, je demande le pardon à Allah cent fois par jour. »

De toute évidence, la constance dans l’évocation et dans la demande de pardon fait partie des signes d’indigence envers Allah (c).

En effet, le serviteur s’efforce de manifester sa pauvreté, son besoin et son impuissance, son cœur se remplit alors de carence et de soumission ; puis il lève les mains vers son Seigneur avec humiliation et repentance. De ce fait, il évoque Allah  à tout moment et en toute situation : lorsqu’il est résident ou en voyage, lorsqu’il rentre ou sort d’un endroit, lorsqu’il mange ou boit, lorsqu’il se couche et se réveille et même lors des relations intimes avec son épouse.

Il est constamment dépendant de l’aide d’Allah  et de Sa grâce. A aucun instant, il ne se distrait, ne serait-ce même qu’une fraction de seconde, de demander de l’aide à Allah et de se réfugier auprès de Lui.

Ceci exige qu’il ne se repose en aucune façon sur sa personne, ne se fie en rien à sa force ou à sa puissance, ne compte pas du tout sur ses biens, son rang ou sur sa santé.

C’est pourquoi le prophète  invoquait parfois Allah pour ses compagnons par les termes suivants :

 اللَّهُمَّ لَا تَكِلْهُم إِليَّ فَأَضْعُفَ، وَ لَا تَكِلْهُم إِلَى أَنْفُسِهِمْ فَيَعْجِزُوا عَنْهُم، وَ لَا تَكِلْهُم إِلَى النَّاسِ» «فَيَسْتَأْثِرُوا عَلَيْهِم

« Ô Allah ! Ne les laisse point s’en remettre à moi sinon je faiblirai ; ne les laisse pas se reposer sur eux-mêmes sinon ils seront impuissants. Et ne les laisse pas s’en remettre aux gens sinon ceux-ci privilégieront d’autres à leur détriment[8]. »

D’après Abû Bakrah (h), le messager d’Allah  a dit : « L’invocation de la personne affligée est :

 «اللَّهُمَّ رَحْمَتَكَ أَرْجُو فَلَا تَكِلْنِي إِلَى نَفْسِي طَرْفَةَ عَيْنٍ، أَصْلِحْ لِي شَأْنِي كُلَّهُ، لَا إِلَهَ إِلَّا أَنْتَ »

« Ô Allah ! C’est Ta miséricorde que j’espère, ne me livre donc pas à moi-même, ne serait-ce que le temps d’un clin d’œil. Et améliore toute ma situation. Il n’y a point de divinité digne d’être adorée si ce n’est Toi[9]. »

D’après Anas Ibn Mâlik, le messager d’Allah  a dit à sa fille Fâtimah (i) : « Qu’est-ce qui t’empêche d’écouter ce que je te conseille ?! Dis chaque matin et soir :

 « يَا حَيُّ يَا قَيُّومُ بِرَحْمَتِكَ أَسْتَغِيثُ، وَ أَصْلِحْ لِي شَأْنِي كُلَّهُ، وَ لَا تَكِلْنِي إِلَى نَفْسِي طَرْفَةَ عَيْنٍ أَبَداً »

« Ô Toi le Vivant, Ô Celui qui subsiste par lui-même (Al-Qayyûm) ! Par Ta miséricorde, j’implore Ton secours. Améliore toutes mes affaires et ne me laisse jamais m’en remettre à moi-même, ne serait-ce que le temps d’un clin d’œil[10]. »

Médite sur les formules qu’utilisait le prophète  et ses invocations, tu y verras des choses étonnantes ! Dans la meilleure formule d’imploration du pardon, (dite « Sayyid al-Istighfâr »), les significations grandioses de l’adoration apparaissent de façon manifeste, de même que celles de l’humilité absolue et de la soumission :

 اللَّهُمَّ أَنْتَ رَبِّي لَا إِلَهَ إِلَّا أَنْتَ، خَلَقْتَنِي وَ أَنَا عَبْدُكَ، وَ أَنَا عَلَى عَهْدِكَ وَ وَعْدِكَ مَا اسْتَطَعْتُ،» أًعُوذُ بِكَ مِنْ شَرِّ مَا صَنَعْتُ، أَبُوءُ لَكَ بِنِعْمَتِكَ عَلَيَّ، وَ أَبُوءُ لَكَ بِذَنْبِي، اغْفِرْ لِي؛ فَإنَّهُ لَا يَغْفِرُ «الذُّنُوبَ إِلَّا أَنْتَ

« Ô Allah ! Tu es mon Seigneur. Il n’y a point de divinité [digne d’être adorée] autre que Toi. Tu m’as créé et je suis Ton serviteur. Je suis fidèle à mes engagements et mes promesses envers Toi autant que je peux. Je me réfugie auprès de Toi contre le mal que j’ai commis. Je reconnais Tes bienfaits envers moi et je reconnais mon péché. Pardonne-moi, car nul autre que Toi ne pardonne les péchés[11]. »

Réfléchis attentivement à l’invocation du prophète et à sa soumission lorsqu’il se lève prier la nuit en s’adressant en toute intimité à son Seigneur :

 اللَّهُمَّ لَكَ الحَمْدُ أَنْتَ قَيِّمُ السَّمَوَاتِ وَالأَرْضِ وَ مَنْ فِيهِنَّ، وَ لَكَ الحَمْدُ لَكَ مُلْكُ السَّمَوَاتِ وَ» الأَرْضِ وَ مَنِ فِيهِنَّ، وَ لَكَ الحَمْدُ أَنْتَ نُورُ السَّمَوَاتِ وَالأَرْضِ، وَ لَكَ الحَمْدُ أَنْتَ مَلِكُ السَّمَوَاتِ وَالأَرْضِ، وَ لَكَ الحَمْدُ أَنْتَ الحَقُّ، وَ وَعْدُكَ الحَقُّ، وَ لِقَاؤُكَ حَقٌّ، وَ قَوْلُكَ حَقٌّ، وَ الَجنَّةُ حّقٌّ، وَ النَّارُ حَقٌّ، وَ النَّبِيُّونَ حَقٌّ، وَ مُحَمَّدٌ (صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَ سَلَّمَ) حَقٌّ، وَ السَّاعَةُ حَقٌّ، اللَّهُمَّ لَكَ أَسْلَمْتُ، وَ لَكَ آمَنْتُ، وَ عَلَيْكَ تَوَكَّلْتُ، وَ إِلَيْكَ أَنَبْتُ، وَ بِكَ خَاصَمْتُ، وَ إِلَيْكَ حَاكَمْتُ، فَاغْفِرْ لِي مَا «قَدَّمْتُ وَ مَا أَخَّرْتُ، وَ مَا أَسْرَرْتُ وَ مَا أَعْلَنْتُ، أَنْتَ الْمُقَدِّمُ وَ أَنْتَ الْمُؤَخِّرُ، لَا إَلهَ إِلَّا أَنْتَ

« Ô Allah ! A Toi toutes les louanges, Tu es Celui qui régit les cieux, la terre et tout ce qu’ils contiennent. A Toi toutes les louanges, à Toi appartient le royaume des cieux, de la terre et de tout ce qu’ils contiennent. Et à Toi toutes les louanges, Tu es la lumière des cieux et de la terre. A Toi toutes les louanges, Tu es le Roi des cieux et de la terre.

Tu es la vérité, Ta promesse est la vérité, Ta rencontre est vérité, Ta parole est vérité, Le Paradis est vérité, l’Enfer est vérité, les prophètes sont vérité, Muhammad  est vérité et l’Heure est vérité.

Ô Allah ! A Toi je me soumets, en Toi je crois, à Toi je m’en remets, vers Toi je reviens, pour Toi je me querelle, et c’est par Toi que je juge.

Pardonne-moi donc mes péchés passés et futurs, cachés et apparents ; c’est Toi certes qui fait avancer et qui fait reculer. Tu es le seul digne d’adoration. » [ou bien] : « ...il n’y a point d’adoré [légitime] autre que Toi[12]. »

En fait, glorifier Allah (c), Le remercier et faire Son éloge comme Il le mérite – tout en avouant ses péchés et son impuissance – emplit le cœur de lumière et suscite en soi la tranquillité et la félicité.

Et quelle belle parole que celle de l’imam Ibn Al-Qayyim  lorsqu’il dit :

« Il y a dans le cœur une pauvreté et une carence qui ne peuvent absolument pas être comblées si ce n’est par l’évocation d’Allah . Si ensuite l’évocation devient l’activité principale du cœur de telle sorte que celui-ci devienne l’évocateur initial d’Allah et que la langue ne fasse que le suivre, alors cette évocation sera celle qui comblera et remédiera sans aucun doute à la pauvreté et à la carence du cœur.

Par conséquent, celui qui évoque son Seigneur [de la sorte] sera riche sans posséder le moindre sou ; il sera noble sans pourtant appartenir à un groupe particulier, et respecté sans même disposer d’un empire ou d’une quelconque autorité.

Cependant, si le cœur est inattentif et indifférent à l’évocation d’Allah , il sera, au contraire, pauvre malgré ses nombreuses richesses, humilié malgré son autorité et négligé malgré la grandeur de son groupe d’appartenance[13]. »

 



[1] [S. 13, v. 28]

[2] [S. 39, v. 9]

[3] [S. 3, v. 190-191]

[4] [S. 40, v. 55]

[5] Rapporté par Muslim (2702).

[6] Rapporté par Al-Bukhârî (6307).

[7] Rapporté par Muslim (2702). NdR : autre traduction possible : « se couvre ».

[8] Rapporté par Ahmad (2487) et Abû Dâwûd (2535). Hadith jugé authentique par Al-Albanî dans « Sahîh Sunan Abî Dâwûd » (vol. 2/p. 482).

[9] Rapporté par Ahmad (20429) et Abû Dâwûd (5090). Hadith jugé acceptable par Al-Albanî dans « Sahîh Sunan Abî Dâwûd » (4246).

[10] Hadith rapporté par Ibn As-Sunnî dans « cAmal Al-Yawm wa Al-Laylah » et jugé acceptable par Al-Albanî dans « As-Silsilah As-Sahîhah » (227).

[11] Rapporté par Al-Bukhârî (6306).

[12] Rapporté Al-Bukhârî  (1120) et Muslim (729).

[13] « Al-Wâbil As-Sayyib » (p. 139).

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