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Le lien entre le repentir et l’indigence envers Allah

2415 2013/10/01 2024/11/17



Parmi les plus belles descriptions que j’ai pu lire au sujet du repentir, voici la parole suivante de l’imam Abû Hamîd Al-Ghazâlî :

« Le repentir est un feu qui flambe dans le cœur, et une entaille qui le fend sans pour autant se subdiviser[1]. »

En effet, le croyant sincère ressent au fond de son cœur un profond regret et une forte crainte directement après avoir commis une désobéissance. Son cœur se fissure par crainte de son Seigneur .

C’est de cette manière que le repentir remplit le cœur d’un sentiment de dépendance envers Allah.

Par la suite, le serviteur ressent l’humilité qui résulte de son indigence et de sa dépendance, ce qui le pousse à se réfugier auprès de son Seigneur le cœur brisé, reconnaissant son péché, pleurant sur sa faute et implorant Son pardon et Sa protection. 

Allah a dit :

{ كَانُواْ قَلِيلٗا مِّنَ ٱلَّيۡلِ مَا يَهۡجَعُونَ ١٧ وَبِٱلۡأَسۡحَارِ هُمۡ يَسۡتَغۡفِرُونَ }

« Ils dormaient peu la nuit, et aux dernières heures de la nuit, ils imploraient le pardon d’Allah[2]. »

cUqbah Ibn cÂmir rapporte que, lorsqu’il rencontra le messager d’Allah, il le devança puis le prit par la main et lui dit :

- « Ô messager d’Allah ! Qu’est-ce qui sauvera le croyant ?! » 

- Ce à quoi il répondit : « Ô cUqbah ! Que tu surveilles ta langue, que ta maison te suffise et que tu pleures pour tes fautes[3]. »

La brisure et l’humilité engendrées par la désobéissance ne cessent de prendre place dans le cœur[4] jusqu’à ce que le repentir de ce péché se révèle plus bénéfique pour le serviteur que beaucoup d’actes de dévotion.

Al-Hasan Al-Basrî a dit :

« Certes, l’individu commet parfois un péché qui ne cesse de l’attrister profondément jusqu’à le faire entrer au Paradis[5]. »

En outre, Ibn Al-Qayyim a expliqué la parole de certains pieux prédécesseurs...

« Il arrive au serviteur de commettre le péché qui le fait entrer au Paradis ; et il lui arrive d’accomplir l’acte d’obéissance qui le fait entrer en Enfer ! »...par les termes suivants :

« Il commet le péché qui ne cesse d’être présent à ses yeux. Qu’il se lève, s’assoit ou marche, il se rappelle son péché. Cela suscite en lui une brisure et un sentiment de honte qui le conduisent ainsi à se repentir, à demander le pardon et à regretter son péché, ce qui s’avère être la cause de sa délivrance.

Mais il lui arrive de faire une bonne action qui ne cesse d’être présente à ses yeux, qu’il se lève ou qu’il marche. Chaque fois qu’il se la rappelle, elle provoque chez lui de la prétention, de l’orgueil et de l’autosatisfaction, ce qui s’avère être la cause de sa perte. »

Ainsi, le péché provoque la multiplication des actes d’obéissance, des bonnes actions et des actes du cœur tels que la crainte d’Allah, la pudeur à Son égard, le rabais de sa propre personne devant Lui par honte, les sanglots, le regret et le retour continuel vers son Seigneur.

Or chacun de ces effets positifs se révèle pour le serviteur plus bénéfique qu’une obéissance qui provoquerait en lui de la violence, de l’orgueil, du mépris et du dédain pour les gens.

Nul doute que ce pécheur est meilleur auprès d’Allah et plus proche du salut et de la réussite que cet autre vaniteux et fier de son obéissance, qui ne cesse de la rappeler à Allah et à Ses serviteurs, bien qu’il prétende le contraire avec sa langue – Et Allah est Témoin de ce qui se trouve dans son cœur. Ce type de personne serait même prêt à prendre les gens pour ennemis s’ils ne le vénèrent pas, ne reconnaissent pas sa supériorité et ne se soumettent pas à lui alors qu’il ressent de la haine pour ceux qui se comportent avec lui de cette manière[6]. »



[1] « Ihyâ’ cUlûm Ad-Dîn » (vol. 4/p. 4).

[2] [S. 51, v. 17-18]

[3] Rapporté par Ahmad (17452/17334). Hadith jugé acceptable par Al-Albânî dans « As-Silsilah As-Sahîhah » (890).

[4] Il a été rapporté à ce propos que cUmar Ibn Al-Khattâb  a dit : « Fréquentez ceux qui se repentent car c’est ce qu’il y a de plus doux pour les cœurs. »

[5] Rapporté par Hannâd Ibn As-Saryi et Abû Nacîm dans « Hilyat Al-Awliyâ’ » (vol. 3 et 7/p. 242 et 288).

[6] « Madârij As-Sâlikîn » (vol. 1/p. 307 à 308).

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