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Deuxième raison : L’acceptation des œuvres n’a lieu que par bienfait et miséricorde d’Allah)

2091 2013/09/29 2024/04/25



C’est la raison pour laquelle le messager d’Allah a dit :

« Par Allah, je ne sais pas, moi qui suis le messager d’Allah, ce qu’on fera de moi et de vous[1]. »

Si telle est la situation du maître des descendants d’Adam , qu’en est-il pour les autres ?!

Aussi, on retrouve que quiconque lit la parole du prophète  :

- « Aucun de vous ne sera sauvé par ses œuvres ».

- « Pas même toi, ô messager d’Allah ! » s’exclamèrent les compagnons.

- Alors le prophète (g) répondit : « Pas même moi, à moins qu’Allah me couvre de Sa miséricorde[2]. »

…reconnaîtra avec certitude sa faiblesse et son impuissance, se remplira d’humilité et d’indigence envers son Seigneur (e). Il ne se montrera pas arrogant, ne glorifiera nullement sa personne et ne se vantera point de ses efforts ni de ses actes.

L’imam Ibn Al-Qayyim (r) a dit :

« [Ô serviteur], chaque fois que tu prendras conscience de la réalité de la seigneurie d’Allah et de Son droit divin exclusif, que tu connaîtras Allah puis ta propre valeur, et que tu te rendras compte que les marchandises [tes œuvres] que tu apportes ne conviennent pas au Roi Véridique, fussent-elles aussi nombreuses que celle des êtres humains et des djinns, tu craindras alors l’issue réservée à ces œuvres. 

En fait, Allah accepte ces œuvres uniquement par générosité, bonté et bienveillance de Sa part et c’est pour ces mêmes raisons qu’Il les récompense[3]. »

En somme, chaque fois que le serviteur ressent cette réalité, la grandeur du Créateur (e) lui apparaît clairement et il finit par connaître la valeur de sa personne.

Effectivement, c’est ainsi que le prophète  a éduqué ses compagnons . Prenons pour exemple, le plus estimé et le plus digne des compagnons : Abû Bakr le Véridique (« As-Siddîq »).

Un jour, il demanda au prophète  :

- « Enseigne-moi une invocation avec laquelle j’invoquerai pendant ma prière. »

Le prophète (g), bien qu’il était celui qui connaissait le mieux son compagnon, lui dit :

- Dis : « Ô Allah ! J’ai été grandement injuste envers moi-même mais nul autre que Toi ne pardonne les péchés. Accorde-moi donc un pardon de Ta part et fais-moi miséricorde, tu es certes le Pardonneur, le Très Miséricordieux[4]. »

De toute évidence, c’est une éducation divine qui empêche le serviteur de s’enorgueillir, le rend continuellement conscient de sa dépendance envers son Seigneur et le fait incessamment s’abandonner devant Lui.

Ainsi, si telle est la recommandation du prophète  à Abû Bakr  qui a fait ses preuves comme guide, homme honorable, valeureux guerrier, défenseur de l’Islam et protecteur du prophète, alors qu’en est-il de notre situation, nous qui sommes des pécheurs excessifs ? Nous demandons à Allah qu’Il nous préserve !

Tu seras peut-être encore plus surpris par le cas de cUmar Ibn Al-Khattâb  qui craignait d’être parmi les hypocrites alors qu’il est celui qui discerne le bien du mal (« Al-Fârûq ») et celui à qui le prophète  a annoncé la bonne nouvelle du Paradis !

Mais tu comprendras que lorsque le serviteur augmente en servitude et en indigence pour son Seigneur, il éprouve d’autant plus de mépris et de peur pour sa propre personne, et dès lors son cœur se lie fortement à son Seigneur .

Al-Hasan Al-Basrî  a dit :

« Seul un [vrai] croyant craint l’hypocrisie, et seul un hypocrite croit en être à l’abri[5]. »

Al-Jacd Abû cUthmân  a dit :

- « J’ai demandé à Abû Rajâ’ Al-cUtâridî s’il avait pu remarquer chez les compagnons du prophète (g) qu’il avait pu côtoyer à son époque, qu’ils craignaient d’être hypocrites ».

- Alors celui-ci me répondit : « Oui, j’ai côtoyé, par la grâce d’Allah, un grand nombre d’entre eux. Certes, ils craignaient terriblement ! Certes, ils craignaient terriblement ![6] »

Et Ibn Abî Mulaykah  a dit :

« J’ai côtoyé une trentaine de compagnons du prophète (g) et tous craignaient d’être hypocrites. Aucun d’entre eux ne prétendait avoir la même foi que Jibrîl ou Mîka’îl[7]. »

Ibn Hajar  a dit à ce sujet :

« Les compagnons que Ibn Abî Mulaykah a côtoyés sont parmi les plus valeureux. On retrouve parmi eux cAïshah, sa sœur Asmâ’, cAbdullah Ibn cUmar, cAbdullah Ibn cAbbâs, cAbdullah Ibn Az-Zubayr, cAbdullah Ibn cAmr Ibn Al-cÂs (ces quatre derniers étaient surnommés les quatre cAbdullah), Abû Hurayrah, cUqbah Ibn Al-Hârith et Al-Miswar Ibn Makhramah. Ceux-ci sont ceux desquels il a entendu directement.

Par ailleurs, il a été contemporain de bon nombre d’entre eux, tels que cAli Ibn Abî Tâlib et Sacd Ibn Abî Waqqâs, et a assuré qu’ils craignaient d’être hypocrites dans leurs actes. Et puisqu’aucune divergence n’a été rapportée à ce sujet, cet avis est considéré comme un consensus.

En effet, il se peut que le croyant croie voir dans son acte une chose qui s’oppose à la sincérité. Mais le fait de craindre une telle chose n’implique pas nécessairement qu’elle ait lieu. En réalité, cela démontre le degré extrême de scrupules et de crainte qu’ils avaient atteint (j)[8] ».

Ibn Rajab  le hanbalite a dit :

« Les compagnons [du prophète ] et les vertueux qui leur ont succédé craignaient réellement que l’hypocrisie ne les touche. Ils étaient frappés d’effroi et d’inquiétude profondes à ce sujet.

En effet, le croyant craint pour sa propre personne l’hypocrisie mineure. Et il craint que celle-ci prenne le dessus sur lui au moment de la mort pour l’amener à l’hypocrisie majeure (NdT : celle qui fait sortir de l’Islam). Et comme nous l’avons mentionné auparavant, les vices cachés entrainent inéluctablement une mauvaise et misérable fin[9]. »



[1] Rapporté par Al-Bukhârî (1243/7018).

[2] Rapporté par Al-Bukhârî (6463) et Muslim (2816).

[3] « Madârij As-Sâlikîn » (vol. 1/p. 176).

[4] Rapporté par Al-Bukhârî (834) et Muslim (2075).

[5] Rapporté par Al-Bukhârî. Hadith jugé authentique par Ibn Hajar dans « Fath Al-Bârî ».

[6] Rapporté par Abû Nacîm dans « Hilyat Al-Awliyâ’ » (vol. 2/p. 307).

[7] Rapporté par Al-Bukhârî (109).

[8] « Fath Al-Bârî » (vol. 1/p. 110-111).

[9] « Jâmic Al-cUlûm wa Al-Hikam » (vol. 1/p. 117).

C’est la raison pour laquelle le messager d’Allah (g) a dit :

« Par Allah, je ne sais pas, moi qui suis le messager d’Allah, ce qu’on fera de moi et de vous[1]. »

Si telle est la situation du maître des descendants d’Adam (g), qu’en est-il pour les autres ?!

Aussi, on retrouve que quiconque lit la parole du prophète (g) :

- « Aucun de vous ne sera sauvé par ses œuvres ».

- « Pas même toi, ô messager d’Allah ! » s’exclamèrent les compagnons.

- Alors le prophète (g) répondit : « Pas même moi, à moins qu’Allah me couvre de Sa miséricorde[2]. »

…reconnaîtra avec certitude sa faiblesse et son impuissance, se remplira d’humilité et d’indigence envers son Seigneur (e). Il ne se montrera pas arrogant, ne glorifiera nullement sa personne et ne se vantera point de ses efforts ni de ses actes.

L’imam Ibn Al-Qayyim (r) a dit :

« [Ô serviteur], chaque fois que tu prendras conscience de la réalité de la seigneurie d’Allah et de Son droit divin exclusif, que tu connaîtras Allah puis ta propre valeur, et que tu te rendras compte que les marchandises [tes œuvres] que tu apportes ne conviennent pas au Roi Véridique, fussent-elles aussi nombreuses que celle des êtres humains et des djinns, tu craindras alors l’issue réservée à ces œuvres. 

En fait, Allah accepte ces œuvres uniquement par générosité, bonté et bienveillance de Sa part et c’est pour ces mêmes raisons qu’Il les récompense[3]. »

En somme, chaque fois que le serviteur ressent cette réalité, la grandeur du Créateur (e) lui apparaît clairement et il finit par connaître la valeur de sa personne.

Effectivement, c’est ainsi que le prophète (g) a éduqué ses compagnons (j). Prenons pour exemple, le plus estimé et le plus digne des compagnons : Abû Bakr le Véridique (« As-Siddîq »).

Un jour, il demanda au prophète (g) :

- « Enseigne-moi une invocation avec laquelle j’invoquerai pendant ma prière. »

Le prophète (g), bien qu’il était celui qui connaissait le mieux son compagnon, lui dit :

- Dis : « Ô Allah ! J’ai été grandement injuste envers moi-même mais nul autre que Toi ne pardonne les péchés. Accorde-moi donc un pardon de Ta part et fais-moi miséricorde, tu es certes le Pardonneur, le Très Miséricordieux[4]. »

De toute évidence, c’est une éducation divine qui empêche le serviteur de s’enorgueillir, le rend continuellement conscient de sa dépendance envers son Seigneur et le fait incessamment s’abandonner devant Lui.

Ainsi, si telle est la recommandation du prophète (g) à Abû Bakr (h) qui a fait ses preuves comme guide, homme honorable, valeureux guerrier, défenseur de l’Islam et protecteur du prophète, alors qu’en est-il de notre situation, nous qui sommes des pécheurs excessifs ? Nous demandons à Allah qu’Il nous préserve !

Tu seras peut-être encore plus surpris par le cas de cUmar Ibn Al-Khattâb (h) qui craignait d’être parmi les hypocrites alors qu’il est celui qui discerne le bien du mal (« Al-Fârûq ») et celui à qui le prophète (g) a annoncé la bonne nouvelle du Paradis !

Mais tu comprendras que lorsque le serviteur augmente en servitude et en indigence pour son Seigneur, il éprouve d’autant plus de mépris et de peur pour sa propre personne, et dès lors son cœur se lie fortement à son Seigneur (c).

Al-Hasan Al-Basrî (r) a dit :

« Seul un [vrai] croyant craint l’hypocrisie, et seul un hypocrite croit en être à l’abri[5]. »

Al-Jacd Abû cUthmân (r) a dit :

- « J’ai demandé à Abû Rajâ’ Al-cUtâridî s’il avait pu remarquer chez les compagnons du prophète (g) qu’il avait pu côtoyer à son époque, qu’ils craignaient d’être hypocrites ».

- Alors celui-ci me répondit : « Oui, j’ai côtoyé, par la grâce d’Allah, un grand nombre d’entre eux. Certes, ils craignaient terriblement ! Certes, ils craignaient terriblement ![6] »

Et Ibn Abî Mulaykah (r) a dit :

« J’ai côtoyé une trentaine de compagnons du prophète (g) et tous craignaient d’être hypocrites. Aucun d’entre eux ne prétendait avoir la même foi que Jibrîl ou Mîka’îl[7]. »

Ibn Hajar (r) a dit à ce sujet :

« Les compagnons que Ibn Abî Mulaykah a côtoyés sont parmi les plus valeureux. On retrouve parmi eux cAïshah, sa sœur Asmâ’, cAbdullah Ibn cUmar, cAbdullah Ibn cAbbâs, cAbdullah Ibn Az-Zubayr, cAbdullah Ibn cAmr Ibn Al-cÂs (ces quatre derniers étaient surnommés les quatre cAbdullah), Abû Hurayrah, cUqbah Ibn Al-Hârith et Al-Miswar Ibn Makhramah. Ceux-ci sont ceux desquels il a entendu directement.

Par ailleurs, il a été contemporain de bon nombre d’entre eux, tels que cAli Ibn Abî Tâlib et Sacd Ibn Abî Waqqâs, et a assuré qu’ils craignaient d’être hypocrites dans leurs actes. Et puisqu’aucune divergence n’a été rapportée à ce sujet, cet avis est considéré comme un consensus.

En effet, il se peut que le croyant croie voir dans son acte une chose qui s’oppose à la sincérité. Mais le fait de craindre une telle chose n’implique pas nécessairement qu’elle ait lieu. En réalité, cela démontre le degré extrême de scrupules et de crainte qu’ils avaient atteint (j)[8] ».

Ibn Rajab (r) le hanbalite a dit :

« Les compagnons [du prophète (g)] et les vertueux qui leur ont succédé craignaient réellement que l’hypocrisie ne les touche. Ils étaient frappés d’effroi et d’inquiétude profondes à ce sujet.

En effet, le croyant craint pour sa propre personne l’hypocrisie mineure. Et il craint que celle-ci prenne le dessus sur lui au moment de la mort pour l’amener à l’hypocrisie majeure (NdT : celle qui fait sortir de l’Islam). Et comme nous l’avons mentionné auparavant, les vices cachés entrainent inéluctablement une mauvaise et misérable fin[9]. »



[1] Rapporté par Al-Bukhârî (1243/7018).

[2] Rapporté par Al-Bukhârî (6463) et Muslim (2816).

[3] « Madârij As-Sâlikîn » (vol. 1/p. 176).

[4] Rapporté par Al-Bukhârî (834) et Muslim (2075).

[5] Rapporté par Al-Bukhârî. Hadith jugé authentique par Ibn Hajar dans « Fath Al-Bârî ».

[6] Rapporté par Abû Nacîm dans « Hilyat Al-Awliyâ’ » (vol. 2/p. 307).

[7] Rapporté par Al-Bukhârî (109).

[8] « Fath Al-Bârî » (vol. 1/p. 110-111).

[9] « Jâmic Al-cUlûm wa Al-Hikam » (vol. 1/p. 117).

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