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Le Second : le fait qu’il ne sous-estime pas l’ampleur de la désobéissance
Par ailleurs, le serviteur pieux ne sous-estime d’aucune façon l’acte de désobéissance, aussi infime soit-il, et cela conformément à la parole du prophète :
« Prenez garde aux petits péchés négligés ! Car les petits péchés ressemblent à un groupe de gens qui font halte dans une vallée, chacun d’eux apportant un bout de bois, jusqu’à ce qu’ils aient de quoi faire cuire leur pain. Aussi, chaque fois que les petits péchés seront comptabilisés, leur auteur périra[1]. »
C’est pourquoi, nos pieux prédécesseurs ressentaient une gêne intense de commettre des péchés, qu’ils soient majeurs ou mineurs.
Anas Ibn Mâlik a dit :
« Certes, vous accomplissez des actes qui sont à vos yeux plus fins que des cheveux alors que nous les considérions à l’époque du prophète parmi les péchés capitaux[2]. »
Et Ibn Mascûd disait :
« Le croyant voit ses péchés comme s’il s’asseyait au pied d’une montagne, craignant qu’elle ne s’écroule sur lui. Quant au pervers, il voit ses péchés comme des mouches qui passent près de son nez et pense qu’il peut s’en débarrasser d’un simple geste[3]. » [Abû Shihâb, l’un des transmetteurs du hadith, a dit : « Puis il passa sa main sur son nez[4]. »]
Le grand savant Ibn Hajar a expliqué les propos de cAbdullah Ibn Mascûd de la manire suivante :
« Ibn Abî Jamrah a dit : « La raison pour cela est que le cœur du croyant est illuminé. Ainsi, dès qu’il constate en lui-même ce qui va à l’encontre de ce qui éclaire son cœur, cela lui devient insupportable.
Et la sagesse d’avoir comparé cela à une montagne repose sur le fait que généralement, lorsqu’une montagne s’écroule sur une personne, elle ne peut y survivre ; contrairement à d’autres types d’accidents auxquels elle peut échapper.
En résumé, la peur prend fortement le dessus chez le croyant grâce à l’ampleur de sa foi sans pour autant croire qu’elle le mettra à l’abri du châtiment d’Allah. Telle est la condition du musulman qui ne cesse d’être craintif et vigilant devant la surveillance d’Allah. Dès lors, il minimise ses œuvres pieuses et redoute la plus infime de ses mauvaises œuvres[5]. »»
[1] Rapporté par Ahmad (22808). Hadith jugé acceptable par Ibn Hajar dans « Fath Al-Bârî » (vol. 11/p. 329).
[2] Rapporté par Al-Bukhârî (6492).
[3] Rapporté par Al-Bukhârî (6308).
[4] NdT : à la manière de quelqu’un qui cherche à éloigner une mouche qui tourne autour de son nez.
[5] « Fath Al-Bârî » (vol. 11/p. 105).