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Second déterminant : L'attention portée à la femme
L'Islam porte attention non seulement à l'être féminin mais bien plus généralement à l'être humain, et ce, à toutes les étapes de sa vie, aux circonstances de son existence et aux situations auxquelles il se retrouve confronté, lui garantissant le respect de ses droits, y compris ceux que désigne aujourd'hui le vocable " Droits de l'homme". Bien mieux, l’Islam porte attention à l'ensemble des éléments de la Création, qu'ils soient animés comme les animaux, les oiseaux, les végétaux, ou inanimés comme les minéraux.
L’Islam accorde cependant à la femme une place particulièrement importante. Si je consacre à celle-ci une partie de mon étude c'est bien entendu en raison de l'importance de cette place et aussi en raison de l'immensité du besoin que l'on a de débattre du cas de la femme et de l'abondance de polémiques que ce cas suscite. La femme a donc une place de choix dans l’Islam, qu’elle soit mère, épouse, fille, sœur ou tout simplement élément féminin au sein de la société. Allah a ainsi associé le droit des père et mère à Son droit : [ Ton Seigneur a décrété que vous L'adoriez Lui seul, et que vous agissiez bellement à l'égard des père et mère. Si chez toi ils atteignent au grand-âge, l'un d'eux ou bien tous les deux, ne va leur dire : Fi !, ni les rudoyer; dis-leur des paroles généreuses ] (Sourate Le Voyage nocturne, Al Isrâ’, 17, Verset 23). Allah Le Très-Haut Le Tout-Puissant a déterminé les droits et les devoirs mutuels des époux : [Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, selon les convenances. Les hommes ont toutefois sur elles préséance d'un degré. Allah est Puissant et Sage ] (Sourate La Vache, Al Baqarah, 2, Verset 228).
Le Très-Généreux, Le Tout-Miséricordieux enseigne que l'homme et la femme sont égaux dans la vie ici-bas et dans l’Au-delà face à la récompense de leurs œuvres, la jouissance des effets de ces récompenses et la conséquence louable de celles-ci : [Qui effectue l'œuvre salutaire, fût-il mâle ou femelle, s'il est croyant, Nous lui ferons vivre une vie bonne; et Nous les rétribuerons d'un salaire plus beau que ce qu'ils faisaient …] (Sourate Les Abeilles, An-Nahl, 16, Verset 97). Le Prophète r a recommandé aux hommes de prendre soin des femmes. C'est ainsi que lors du pèlerinage d'adieu il déclara en ce lieu memorable qu'est le mont Arafat et devant une foule considerable :« Craignez donc Allah en ce qui concerne les femmes! Souvenez-vous que c'est par la Permission d'Allah que vous les avez prises pour épouses et que c'est Allah qui vous les a confiées»[1].
Le Législateur n’a pas manqué de recommander aux époux de tenir compte des sentiments de leurs épouses et de faire preuve de délicatesse envers elles. Le Prophète r en effet a dit : «Quelque dépense d'entretien que tu engages représente une aumône, même la lichette que tu portes à la bouche de ton épouse»[2].
Les Arabes de la période antéislamique,dite" de l'ignorance", étaient accablés par la naissance de filles – cet accablement étant la marque de toute époque obscure – mais le Prophète plein de bonté r annonça aux pères qui avaient des filles qu'Allah leur réservait un bien fabuleux:« J'annonce à quiconque est éprouvé par la naissance de filles et supporte cette épreuve que ses filles seront pour lui un rempart contre le Feu » [3].
Le Messager r fit montre de prévenance supplémentaire envers les femmes de sa communauté. Ainsi quand celles-ci lui demandèrent de leur réserver un jour de la semaine au cours duquel il viendrait leur parler et aborder avec elles les questions les concernant spécifiquement, il accede à leur demande, comprenant qu'elles ne puissent se contenter des sermons qu'il prononçait à la mosquée et qui étaient destinés à l'ensemble des musulmans. Dans un Hadith authentique, il est rapporté que les femmes s'adressèrent en ces termes au Prophète r :« Les hommes sont avantagés par rapport à nous auprès de toi; réserve-nous donc un jour à ta convenance» Il leur promit alors de leur consacrer un jour et ce jour venu il les rencontra, leur fit un sermon et leur délivra des injonctions. Il leur dit notamment ceci :«Toute femme qui parmi vous a perdu trois de ses enfants, doit savoir que cette perte constitue pour elle un rempart contre l’Enfer» Une femme demanda : « Et si elle a perdu deux enfants ?»; ce à quoi il répondit : « Et deux enfants [sont également un rempart contre l'Enfer ] » [4].
Cette sollicitude du Prophète r - qui était l'Envoyé chargé à la fois transmettre le Message divin et de gérer les affaires de l'Etat -, en témoigne encore l'étonnement qu'il manifesta à la disparition de la femme qui balayait la mosquée. C'était une femme noire, femme du peuple, et sa présence dans la mosquée n'aurait jamais été remarquée ni son statut perçu, n'eût été le souci du Prophète r à donner son dû à chaque personne et à faire montre d'équité envers la femme. Abou Hurayrah rapporte :«Une femme noire s’occupait du balayage de la mosquée, ou peut-être était-ce un jeune homme. Quoiqu'il en soit le Messager r ayant constaté son absence, demanda de ses nouvelles. – " Elle (Il) est mort " lui dit-on. – " Ne pouviez-vous pas me le signaler?"» Le rapporteur ajoute :«Apparemment ils avaient fait peu cas d’elle -ou de lui - Le Messager d’Allah r ordonna ensuite : "Indiquez-moi sa tombe !" Ils la lui indiquèrent et le Prophète r pria pour la (le) mort »[5] Uuu L'information que donne le Prophète r relative à la récompense et au rang dont bénéficiera dans l'Au-delà la femme qui, en ce bas monde, se sera consacrée à ses enfants prouve de manière grandiose combien l’Islam porte d'estime à la femme qui se sacrifie pour ses enfants, lesquels sont partie constitutive de l'édifice sociétal. Le Messager r dit à cet effet : « Nous serons, moi et une femme – dont les joues sont hâlées – comme ces deux doigts de la main au jour de la Résurrection» Yazîd fit alors un signe avec son majeur et son index. [ Le Prophète r poursuivit] : « Une femme veuve, digne et belle, qui se sera consacrée à ses orphelins jusqu'à ce qu’ils eussent atteint la maturité ou qu’ils décédassent»[6].
Ibn Hajar – qu'Allah lui accorde la miséricorde – dit : «Il est fort probable que par ce propos le Prophète r veuille signifier la proximité des rangs que lui et la femme en question occuperont respectivement au moment de l’entrée au Paradis, conformément à ce propos que rapporte Abou Ya’lâ, d'après Abou Hurayrah qui attribue le propos en question au Prophète r: " Je serai le premier à ouvrir la porte du Paradis; puis une femme accourra vers moi et je lui demanderai : Qui es-tu ? Elle me répondra : Je suis une femme qui s’est retrouvée veuve avec des orphelins ". Les rapporteurs de ce propos attribué au Prophète r sont dignes de confiance. Quand le Prophète r dit :" elle accourra vers moi", cela signifie qu'elle accourra pour rentrer en même temps que le Prophète r au Paradis, ou sur ses traces, et il est fort possible que cette parole recouvre les deux sens en question, soit la promptitude de l’entrée au Paradis de la femme veuve et l’éminence de son rang d'entrée»[7].
Dans l'Islam – comme toute personne objective peut le constater – la femme occupe en effet une place prééminente et un rang élevé qu'aucune des religions antérieures à l'Islam ne lui ont jamais concédés et qu'aucune civilisation future ne lui accordera jamais. L’Islam la place sur un même pied d’égalité que l’homme dans la vie ici-bas et dans l’Au-delà face à la récompense de ses œuvres, à la jouissance des effets louables de celles-ci et à leur aboutissement bénéfique. L'Islam recommande également aux croyants de prendre soin de la femme, qu’elle soit mère ou épouse, car elle est leur est confiée. Il a montré le type de rétribution divine qu'elle recevrait pour chaque chose qui la concerne, depuis le choix qu'elle fait de rester sans mari pour se consacrer à l'éducation de ses enfants jusqu'à la dernière des situations que nous avons évoquées dans ce qui précède.
[1] Sahîh Muslim, Hadith, 1218, 2/889.
[2] Hadith dont l'authenticité est confirmée par l'ensemble des sources : Sahîh Al Bukhârî, Hadith 2591, 3/1006 et Sahîh Muslim, Hadith 1628, 3/1251.
[3] Sunan At-Tirmidhî, 4/319. Abou ،Îsâ affirme que ce Hadith est de bonne fiabilité; rapporté également par Sunan Ibn Mâjah, 2/1210.
[4] Sahîh Al Bukhârî, Hadith 101, 1/50 et Sahîh Muslim, Hadith 2633, 4/2028.
[5] Sahîh Al Bukhârî, Hadith 448, 1/176 et Sahîh Muslim, Hadith 956, 2/659.
[6] Musnad de l' imâm Ahmad, 6/29; ce Hadith est jugé bon (hasan lighayrihi) par les observateurs de Al mousou،ah al hadîthîyah; Sunan Abî Dâwoud, 4/338; Al Albânî juge ce Hadith de faible crédibilité dans ses annotations des sunan.
[7] Fath al bârî, 10/436; voir également Tuhfah al 'ahwadhî, 6/39.