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Cinquième déterminant: La puissance/ al quwwah

Définition du terme : al quwwah/la puissance est en arabe l'opposé du terme ad-du،uf/ la faiblesse. Le pluriel de quwwah est qiwâ. On dit en arabe  rajul chadîd al quwwah, soit,  mot à mot : un homme d'une extrême puissance,  pour dire que c'est  un  homme  de  très  grande  influence[1].


La puissance est un des constituants essentiels de l'existence ; la vie est compromise sans puissance pour la préserver. Elle est un signe, parmi quelques autres, de la vigueur  des individus et des communautés. C'est grâce à  la puissance  que  les droits sont préservés, que l’injustice est supprimée, que l'ennemi est dissuade d'agir et que les objectifs de la communauté sont  atteints. C'est  grâce à elle que  la société  peut  profiter pleinement  des  effets  du bien-être et du confort et atteindre tous  ses objectifs. C'est pourquoi  les États puissants ont  un système d’éducation et d’enseignement  très  développé, d'excellents hôpitaux, des armées  colossales, et  des  liens  et  contacts   avec le  monde au  plus haut  niveau.


La puissance, dans  l’Islam,  sert  à  préserver les droits de la communauté et des individus, à repousser les convoitises des personnes malintentionnées et de celles qui guettent le moment opportun pour s'ingérer dans les affaires des  musulmans. Elle contribue à  étendre  concrètement  l'autorité  divine,  à faire  que le culte  soit exclusivement voué à Allah, que l'obéissance  des êtres  humains soit rendue  au Tout-Puissant  et non pas  à une race, une ethnie, un intérêt ou quelque autre élément illégitime. Elle contribue également à satisfaire les besoins des membres de  la société  essentiels  à  une  existence  digne  qui concoure alors au bonheur de la société tout entière et repousse d'elle les calamités que représentent la corruption et la malfaisance.


Dans l’Islam, la puissance est  un facteur d'édification, un support de gratification, un  moyen de  préserver la  justice et d'empêcher la domination  d'une  ethnie sur une autre. Si, dans l’histoire de l’Islam, la puissance a  pu être, à un moment ou un autre, utilisée à  d’autres fins, ces utilisations constituent des dissonances que  l'Islam  n’approuve en aucun cas. La puissance n'est pas considérée bénéfique  dans cette religion si elle  n’est pas associée à la probité, alliance qui donne un homme  puissant et  sûr  et une  communauté  également puissante et sûre. Le Très-Haut dit : ["(…) le meilleur que tu puisses engager,  c’est celui qui est fort et sûr "] (Sourate Le Récit, Al Qasas, 28, Verset  26). Quant à la puissance en dehors de toute probité, elle  sert  généralement  à  réaliser  les desseins et les convoitises d’une race au  détriment d’une autre, ou les intérêts d’un État aux dépens d'un autre. C’est la raison pour laquelle les guerres éclatent, les États s’affrontent et les peuples souffrent. Combien douloureuses furent les épreuves que l'humanité  dut subir  à cause  des guerres de ce genre, comme la Première et la Seconde guerre mondiales, et  la guerre froide également ! Combien nombreux sont les peuples qui ont été  anéantis  et les  États qui ont péri à cause  de  la terreur  engendrée par  la force  et  de   la tyrannie des puissants  qui ne respectent aucune forme de  sacré, n’ont aucun  sens  moral, ne  reculent devant  aucune  loi et  ne craignent pas les retournements de situations !


L’Islam, qui comporte tous les éléments et toutes les composantes essentielles au  maintien d' une existence digne,  fournit à cet aspect militaire de la puissance toutes les explications et  les  preuves  nécessaires. C’est ainsi que les Textes de la Révélation   qui  abordent  cet aspect  sont variés  et celui qui  étudie ces Textes – et ils sont  fort  nombreux –  apprend  qu’Allah  enjoint à  Ses serviteurs  de  préparer,  en cas de conflit,  tout  le  matériel  nécessaire  et  de  se doter de  la  force que la situation exige.  Le Très-Haut dit ainsi: [ (…) Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous trouverez de  force (…)] (Sourate Le Butin, Al Anfâl, 8, Verset 60). Le Messager r nous  indique dans le Hadith  suivant  la  plus formidable  source de puissance, voire la  plus pure qui soit  dans le domaine de la guerre: «La puissance, c'est sans aucun  conteste  le tir; la puissance, c'est sans aucun conteste  le tir;  La puissance, c'est sans aucun  conteste  le tir»*  Le Prophète r   a également mis en garde contre le fait de ne plus pratiquer le tir  après l’avoir appris :« Celui qui a appris à  tirer  puis  abandonne  cette pratique n’est pas des nôtres ou fait acte  de désobéissance» [2].


Un examen de la  réalité des conflits armés d'aujourd'hui montre bien  que  tout est en rapport avec le tir ; en effet, les missiles, les bombes et les fusils mitrailleurs sont les armes sur  lesquelles repose l' hégémonie militaire. Or le propos qui a été  rapporté  du  Messager r  fut tenu  à une époque où  les armes décisives dans la guerre étaient l’épée, la lance et la flèche et où l’arme à feu et d'autres armes n'avaient pas encore été inventées. Ce Hadith  témoigne donc du  miracle  prophétique, dans le sens  où le Prophète r enjoint d' accorder une attention toute  particulière au tir[3] et  montre  clairement  qu’il constitue  la puissance véritable.


Cette force  dont Le Très-Haut nous enjoint de nous doter  est, dans la religion du Musulman, destinée à  préserver les droits et  réprimer  la tyrannie et  l’agression. C’est une force qui  incline  vers  la paix et souffle vers la justice. C'est pourquoi Allah Le Tout-Puissant  enjoint vivement à  Ses serviteurs, dans le Verset qui fait suite à  celui  dans lequel Il les exhorte à se doter de la force qu'exige la situation, à  opter   pour  la paix  si l’adversaire fait de même. Le Très-Haut dit en effet: [S’ils inclinent à la paix, fais de même  et place ta confiance en Allah, car Il est, par excellence, Celui Qui entend et Qui sait] (Sourate Le Butin, Al Anfâl, 8, Verset  61).


L'étude attentive des Textes  de la Révélation  nous  informe  qu'Allah  ordonna  à Son Prophète Houd d'exhorter  son peuple à obéir à  Allah, à  implorer de Lui  le  pardon de leurs  péchés et à  se repentir de leur commission  afin que Le Très-Haut  renforce leur puissance : mon peuple, implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous. Il enverra du ciel, sur vous,  des pluies abondantes et Il  ajoutera une  force à votre force. Ne vous détournez pas [de Lui]; vous seriez alors coupables ] (Sourate Houd, Houd, 11, Verset  52). Cette Directive divine adressée au  peuple de  Houd  concerne en vérité  l'ensemble des peuples qui lui succèderont. Il en est ainsi pour  toutes les recommandations divines du Coran, lesquelles sont intemporelles.


Le Prophète a expliqué clairement que l’être humain devait veiller scrupuleusement à tout ce qui,  dans sa religion et dans  sa vie ici-bas,  lui  était  bénéfique  parce que  le croyant  fort  est  mieux aimé d'  Allah que le croyant faible. Le Prophète r  dit ainsi à ce sujet : « Le croyant fort  est meilleur et mieux  aimé d' Allah que le croyant  faible,  même si tous deux sont bons. Soucie-toi de ce qui t’est bénéfique, implore le secours d’Allah et ne désespère jamais. Si un malheur t'arrive  ne dis pas :" si j’avais su,  j'aurais fait ceci et cela ", mais dit  : " c’est le Décret d’Allah et Il réalise ce qu’Il désire". Le ‘si’  déclenche  en vérité  l’œuvre de Satan»[4].

 

Ibn al Qayyim – qu'Allah lui accorde la miséricorde – commente  cette parole du Prophète  r  :  " Soucie-toi de ce qui t'est bénéfique " de la manière suivante : « Le bonheur de l’être humain réside  dans  l'attention  qu'il  porte à  ce qui  lui est  bénéfique, aussi bien dans sa vie  ici-bas que dans l'Au-delà. Si  l'être qui se soucie  de son véritable intérêt  trouve  ce  qui lui est bénéfique alors qu'il est en train de le rechercher, son souci  est alors digne d'éloges.  Sa perfection réside tout  entière  dans la convergence  de ces  deux attitudes : il  doit se soucier  et  son  souci  doit porter sur ce qui lui est bénéfique. S'il se soucie  de faire  ou  d'obtenir  des  choses qui ne lui sont pas bénéfiques ou  s'il  fait ce  qui  lui est  bénéfique mais  sans  se soucier  de le préserver,  il manque alors à  la perfection ce qu'il manque à  ces deux attitudes. Ainsi  tout le  bien  réside  dans l'attention  portée  à  ce qui est bénéfique».


Ibn al Qayyim  a également dit, expliquant cette autre parole  du Prophète r : "Implore le secours d’Allah" : « Considéré que  la  préoccupation  manifestée par  l'être humain ainsi que son action dépendent de l’Aide et de la Volonté d’Allah,  comme  de la réussite  qu’Il est Seul à accorder, le Prophète r  l'exhorte à  implorer Son secours, afin de parvenir  au stade de:  [C’est Toi Seul que nous adorons, et  Toi Seul dont nous implorons le  secours (Sourate Le Prologue, Al Fâtihah, 1, Verset 5).  Le  souci  du  Musulman  d'obtenir et de préserver  ce qui lui est  bénéfique est en vérité une adoration d’Allah  qui ne  s'accomplit  qu’avec  Son secours ; c'est  pourquoi le Prophète  enjoint d'adorer Le Tout-Puissant et  d' implorer Son secours ". D'autres ont dit que cette injonction: " Implore le secours d’Allah "  signifiait: « Demande le secours  d'Allah, et de Lui Seul,  pour  toutes les affaires te concernant   comme Le Très-Haut le proclame dans ce Verset : [C’est Toi Seul que nous adorons, et c’est Toi Seul dont nous implorons le  secours ] (Sourate Le Prologue, Al  Fâtihah, 1, Verset  5). Le serviteur du Tout-Puissant est effectivement impuissant et ne peut absolument rien faire sans l'Aide Allah; personne  ne peut l’aider à réaliser ce  qui lui est profitable dans sa religion et dans sa vie ici-bas si ce n'est  Allah Le Tout-Puissant. Celui qu’Allah secourt est vraiment secouru et celui qu’Allah abandonne est vraiment abandonné » [5].


Dans ce Hadith, le Prophète r  met en garde  l'être  humain contre les obsessions et les idées fixes  car s'il en devient  la proie  elles suscitent en lui le désespoir et le dégoût de la vie  quand  les décisions du destin ne  correspondent  pas aux  désirs   de  l' âme. Le Prophète  r montre clairement  que  le  "si "  qu' énonce un individu  quand  il  est victime  d'un désagrément  ne lui est d'aucune utilité  et qu'il   ouvre plutôt  la porte des regrets et des soupirs. Al Qurtubî  déclare  dans  Al mufhim :  « Le Hadith rapporté par Muslim signifie que ce qui,  après la survenue du  Décret divin, est déterminant,  c’est la soumission à l’Ordre  d’Allah,  l'acceptation satisfaite  de ce qu’Il a décrété, et le renoncement à se soucier de ce que l'on a laissé passer. Si  l'être humain se met à penser à  ce  qu'il a raté   et  se met alors à soupirer : " ah ! si  j'avais fait ceci, cela aurait été comme cela !", les insinuations  de  Satan  pénètrent en  lui  et s'incrustent si bien  qu'il en vient à se désoler de ce qu'il a raté et à s'opposer, en croyant faire montre de  discernement, à la prédestination. C'est en fait  Satan qui  est ici à l'œuvre et c'est pourquoi  le Prophète r  interdit formellement  de donner  à ce Démon  des  motifs  d'intervention,   dans son injonction suivante : " Ne dis  pas 'si ' (…)  Le ‘si’  déclenche  en vérité  l’œuvre de Satan" »[6].


En résumé, nous dirons  que le Hadith  en question comporte quatre lignes essentielles :

1- Le croyant fort est  mieux   aimé d'  Allah que le croyant faible.

2- Le  Musulman doit rechercher ce qui lui est bénéfique.

3- L’être humain doit implorer le secours de son Seigneur et ne jamais désespérer.

4- Si ce  qu'il exècre se produit et qu'il  s'en  retrouve la  victime, il ne doit  ni se mettre à regretter  ni  se  tourner  vers le passé pour  soupirer  sur les  occasions qu'il a ratées. Il doit plutôt tirer des leçons de cette épreuve et redoubler d’efforts dans la quête de ce qu’il désire. Comme l'a  dit le Messager : «Le croyant n'est  jamais  mordu  deux  fois  par le  même nid».


Attendu qu'il est demandé au Musulman d’être fort, les Textes de la Révélation   comportent  des  indications  relatives  aux  moyens de  gagner en puissance, afin que le Musulman se dote de ces moyens. Ces Textes comportent aussi  des  mises en   garde  contre ce  qui  compromet  la  force du  Musulman. Ci-dessous quelques points relatifs à ces indications et ces mises en garde:


Premier point :Le Musulman doit savoir qu’Allah est le Fort par excellence, l’Inébranlable, et par conséquent  avoir  recours à Lui et Lui demander  aide et réussite. Il lui est aussi ordonné de dire en toutes circonstances : " Il n’y a de  force  et de puissance qu’en Allah ". Par cette énonciation il a conscience  qu'il ne peut  passer d'une situation à  l'autre et ne  trouver  de  force  que grâce à  Allah Le Tout-Puissant. C'est ainsi que le Musulman ne  redoute  aucune puissance, aussi imposante  soit-elle, puisqu’il sait que " les leviers de commande " sont en vérité entre les Mains du Très-Haut du Tout-Puissant. Les prises de position successives  des Prophètes – que la paix soit sur eux – vis-à-vis des oppresseurs et des orgueilleux  constituent la meilleurs preuve de ce savoir. Abraham s’est querellé  avec Nemrod, Moïse  avec Pharaon, Muhammad r  avec un groupe de Quraychites et tous ces Prophètes ont vaincu leurs adversaires  nonobstant  leur  puissance et la perfection de leurs matériels et de leur préparation. Tous ont dit la même chose  à leurs peuples respectifs comme nous le rapporte Allah : ["Pourquoi ne placerions-nous pas notre confiance en Allah  alors qu'Il nous a dirigés sur nos chemins ? Puissions-nous prendre en patience le mal que vous allez  nous infliger ! Ceux qui ont confiance en Allah s'en remettent entièrement à Lui."  Les dénégateurs dirent à leurs Envoyés:“Nous allons   certainement  vous  chasser  de notre  terre, à moins que  vous ne reveniez à  notre religion ” Lors, leur Seigneur révéla  aux Envoyés :“Assurément Nous allons faire périr  les injustes, et vous établir après eux sur la terre. Voilà pour  celui qui redoute  Ma  Majesté, pour celui qui redoute  Ma  menace”] (Sourate Abraham, Ibrâhîm, 14, Verset  12-14).


Second point : le Musulman doit adopter et suivre avec fermeté, soit  sans  indolence ni  pusillanimité, les Législations et les injonctions divines. Le Très-Haut  dit ainsi  à Moïse – que la paix soit sur lui : [ Nous  avons écrit pour lui sur les Tables, une exhortation pour chaque sujet, et une explication détaillée  pour chaque chose. “Prends-les donc avec fermeté  et ordonne à ton peuple d'en appliquer la Splendeur. Bientôt Je vous ferai voir le séjour des pervers]. (Sourate Les Murailles, Al Acrâf, 7, Verset  145). Allah  rappelle aux enfants d'Israël, par la voix de notre Messager Muhammad r,  l’engagement qu’Il a contracté avec eux; Le Tout-Puissant, que Ses Noms soient Exaltés,  dit ainsi  : [ [ Rappelez-vous ] quand Nous avons contracté une alliance  avec vous et redressé le Mont Tor [qui menaçait de vous écraser] au-dessus de vous: “Prenez avec fermeté la Loi que Nous vous avons  donnée et rappelez-vous son contenu. Peut-être craindrez-vous Allah”]. (Sourate La Vache, Al  Baqarah, 2, Verset 63). Le Tout-Puissant nous informe également  qu’Il  enjoignit  à Jean/Yahyâ  de prendre le Livre [ la Thora ]  avec fermeté et de  l'appliquer; Le Très-Haut dit ainsi :  [“Ô  Jean, tiens le Livre fermement!” Et Nous lui donnâmes dès son enfance sagesse et discernement ] (Sourate Marie, Maryam, 19, Verset 12). Cet ordre de "prendre avec fermeté" concerne  autant  les Législations et les Injonctions divines que tous les  domaines  de la vie, lesquels doivent être effectivement abordés fermement   de manière à ce  que  l'être humain  puisse  œuvrer  au  respect de  ses  intérêts et  au respect  des intérêts de sa communauté,  sans  indolence  ni relâchement.


Troisième point : Le Musulman doit s'efforcer de trouver les moyens d'être fort et s'en remettre  à  Allah Le Très-Haut Le Tout-Puissant. Le fait  de  s'en remettre à  Allah  ne doit pas l’empêcher de chercher ces  moyens non  plus  que  la connaissance  qu'il a des effets des  moyens dont il se dote   ne doit  l'amener à se raccrocher à cette  connaissance et à  se dispenser en consequence de son Seigneur.C'est pourquoi  lorsqu’un homme demanda au Messager r : « Dois-je lâcher ma chamelle et m'en remettre à Allah ? »,le Messager r lui répondit : «Attache-la plutôt  et  place ta confiance en Allah! »[7] Le Prophète r enjoignit donc à l'homme de s'efforcer de trouver  les moyens  d'être ferme  tout en  s'en remettant à Allah.


Quatrième point: le Musulman doit accepter de bon cœur les résultats, quels qu'ils soient,  des  efforts  qu'il fournit  de même  que  ses infortunes,  parce qu'il  sait que ce  qu'il  lui arrive ne pouvait pas ne pas être, et que  ce qu'il  ne  s'est pas produit  ne  pouvait pas en réalité  lui arriver. C'est pourquoi  les malheurs et les initiatives erronées ne poussent jamais le Musulman à  renoncer, à  s'estimer incapable ou  à relâcher ses efforts.


Le  Musulman, en se comportant ainsi que ce dernier  point et le précédent l'enjoignent, est  alors  en mesure de faire montre de résolution dans ses initiatives  sans jamais être  intimidé, et  de courage sans  une once  de  lâcheté. Il est aussi à même de goûter  la sérénité  dans toutes les actions qu'il entreprend  parce qu' il croit foncièrement  qu'  Allah est  Celui Qui décrète tout, que Lui Seul est le Secoureur, qu'Il est  Celui  Qui accorde la réussite et guide nos pas;  qu'Il soit  Glorifié et Exalté.


Cinquième point : Le Musulman doit mettre en garde autrui  contre tout délaissement  des  Injonctions divines. Si les êtres humains délaissent les Injonctions du Tout-Puissant  et désobéissent à Ses Messagers, alors le Châtiment d’Allah leur est infligé. C’est une Loi divine  décrétée par le Seigneur dont l'application ne fait jamais défaut. Cependant, l'administration de ce Châtiment peut  être retardée  pour une raison  que Seul  Allah Le Très-Haut Le Tout-Puissant connait:[ Les dénégateurs dirent à leurs Envoyés: “Nous allons certainement vous  chasser  de notre  terre, à moins que  vous ne reveniez à  notre religion ” Lors, leur Seigneur révéla  aux Envoyés :“Assurément Nous allons faire périr  les injustes, et vous établir après eux sur la terre. Voilà pour celui qui redoute  Ma  Majesté, pour celui qui redoute  Ma menace” ] (Sourate Abraham, Ibrâhîm, 14, Versets 13-14). Ailleurs, Le Tout-Puissant  dit,  exposant  aux vivants ce qu’il advint  des  générations qui les précédèrent: [ N’ont-il pas parcouru la terre ? N'ont-ils pas vu alors  quelle a été la fin  de ceux qui ont  vécu avant eux ? Allah les a anéantis. La même fin est réservée aux dénégateurs].(Sourate Muhammad, Muhammad,  47, Verset  10).

 

Chaque  corruption dans le monde a pour  cause la violation des directives des Messagers – que la miséricorde et la paix soient sur eux. Le Très-Haut dit en effet :[ La corruption est apparue  sur la terre  et en  mer  en raison  des actes accomplis par les mains des hommes afin  qu' Il leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont fait. Peut-être reviendront-ils [vers Allah]! ] (Sourate Les Byzantins, Ar-Roum, 30, Verset  41).


Sixième point : Le Musulman doit être mis  en garde contre ce qui sape la puissance et conduit à sa perte. Deux facteurs  provoquent  cet ébranlement :

1-La dissension et la désunion. Le Très-Haut dit : [ Ne vous querellez  pas, sinon vous fléchiriez et votre ardeur s'en irait. Armez-vous de patience; Allah est assurément  avec les  patients ] (Sourate Le Butin, Al  Anfâl, 8, Verset  46). L'ardeur  dont il est question désigne la force dans la guerre. [8] Au niveau sociétal, la dissension  absorbe  toute  la force de la société et fragilise celle- ci en conséquence. Quant à l'individu,  Allah lui déconseille fermement de  revenir sur sa décision, quelle qu'elle soit,  une fois qu'il la  prise : [(…) Et consulte-les sur toute chose ; puis quand tu as pris ta décision remets - t'en à Allah; Allah aime, en vérité, ceux qui s'en remettent à Lui. ] (Sourate La Famille de cImrân, Âl cImrân, 3, Verset 159).


2-   Se laisser abuser  par  notre  propre  force et  notre grand  nombre,   attitude  qui  aboutit  à  ne  plus  s'en  remettre à Allah et conduit à sous-estimer la puissance de l’adversaire. Le Tout-Puissant, Le Très-Haut dit ainsi, s’adressant à Son Prophète r  et aux Compagnons de celui-ci : [Et [ rappelez-vous ] le jour de Hunayn, quand vous étiez fiers de votre grand  nombre – celui-ci ne vous a servi à rien -. Quand la terre, toute vaste qu'elle  est,  vous  parut  bien   étroite ; et que vous avez tourné le dos en fuyant. Allah  fit ensuite  descendre  Son Aide [Sa Sakînah ] sur Son messager et sur les croyants] (Sourate Le Repentir, At-Tawbah, 9, Versets 25-26). Le Tout-Puissant indique également ce qu'il advint des  communautés anciennes  qui  s'étaient  enflées  d'orgueil et s'étaient laissées aveugler par leur force et leur grand nombre  sans  que cela ne leur serve à rien : [N'ont-ils pas parcouru  la terre ? Ne voient-ils donc pas ce qu'a été la fin des hommes qui vécurent avant eux et possédaient une force plus redoutable que la leur ? Rien, ni dans les cieux ni sur la terre, ne peut réduire Allah à l'impuissance. Il est, en vérité, Omniscient, Omnipotent] (Sourate Le Créateur, tir, 35, Verset  44).



[1]  As-sihâh  fî  al lughah, 

*  Le Prophète r  fait  référence  au  tir à  l'arc et au  lancer de javelot étant donné que les armes à feu n'existaient pas encore à son époque (NdT).

[2]  Ces  deux Hadiths sont  rapportés  dans  Sahîh  Muslim, Hadiths 1917 et 1919, 3/1522.

[3]     Le tir en tant que lancement  d'un projectile au moyen d'une arme  recouvre en effet aussi bien le tir à l'arc que le tir d'armes à feu … les armes à feu  ne sont en fait  qu'un  développement  maximal de ce tir initial  et c'est  pourquoi  le Propos du Prophète est  prédictif  (NdT).

[4]  Sahîh Muslim, Hadith  2664, 4/2052.

[5]  Fath al  majîd, 394, 395.

[6]  Fath al bârî, 13/228.

[7]  Sunan At-Tirmidhî, 4/668.

[8]  Fath al bârî, 6/163.

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