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La source de la religion
Les thèses divergent grandement, et bifurquent même, sur ce sujet là. Toutefois, bien que divergentes, ces thèses font remonter la religion à ces deux sources :
Première source : La Révélation divine, transmise par Allah, Le Tout-Puissant, Le Très-Haut, Créateur et Concepteur de l’univers. La motivation de la croyance religieuse est ainsi la prime nature selon laquelle Allah a originellement instauré les êtres humains. Cette thèse est celle des fidèles des trois grandes religions : le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Les Juifs et les Chrétiens n’ont plus, au sujet de la Révélation divine, d’autre preuve que leurs Livres, qu’ils vénèrent, et l'héritage religieux de leurs parents et ancêtres, lequel n’a pas été épargné par la critique scientifique qui a établi, de façon incontestable, que cet héritage était falsifié et que les originaux des Livres avaient été perdus. Quant aux Musulmans, les preuves que la source de leur religion est la Révélation divine sont nombreuses :
1- Le Noble Coran, dans lequel Allah met au défi les êtres humains et les djinns de produire un Texte semblable, même en s'entraidant, ou de concevoir dix Sourates, ne serait-ce même qu' une seule, qui soient semblables aux Sourates du Coran. Ce défi n’a pas été relevé jusqu'à nos jours et ne le sera pas non plus dans l'avenir.
2- Les croyances inébranlables dispensées par le Coran, qui n'admettent ni abrogation ni annulation, ainsi que les lois sociales, les règles spirituelles et les fondements civilisationnels dont l'être humain ne peut être instruit que par l'intermédiaire du Seul Qui détient le moyen d' accéder à leur connaissance, soit Celui dont la science est immense, Qui maîtrise les secrets de l’univers et ceux de l’âme, ainsi que l'histoire du passé, du présent et du futur.
3- La sincérité foncière du porteur du Message divin ( soit Muhammad ) attestée tout autant avant qu' après le début de sa mission; personne n'ayant en effet jamais relevé de lui le moindre mensonge.
4- L'absence de rupture entre la période de la Révélation du Coran et celle de sa mémorisation, de sa compilation, de sa reproduction sans falsification ou modification, alors que cette rupture a existé en ce qui concerne les Livres des précédentes religions[1].
5- La concordance entre les découvertes de la science moderne et les vérités scientifiques contenues dans le Coran relatives à l'univers, l'être humain et l' histoire[2].
6- Le témoignage des Juifs, Chrétiens et autres non musulmans qui ont embrassé, ou se sont convertis à, l’Islam. Ils affirment ainsi que cette Religion admirable, l’Islam, est la Religion du Vrai et qu'elle est celle-là même dont la venue avait été annoncée par les prophètes antérieurs à Muhammad, qu'elle est en outre conforme au contenu du message qu'eux-mêmes étaient venus délivrer, et conforme également à la prime nature humaine dont elle comble les exigences.
Seconde source : La pensée de l’homme. Ce qui incite certains à envisager cette source c'est la pensée elle-même, le besoin qu'éprouve l'être humain à comprendre son origine, ainsi que ses conditions de vie et son environnement. Nombre de ceux qui croient en la nécessité d'assujettir toute chose à la méthode scientifique croient que la source de la religion est la pensée de l'homme, prétendant que cette méthode ne les conduit vers rien qui relèverait du supranaturel en ce domaine. Ce que la science n’arrive pas à confirmer est pour eux inexistant et faux. C'est pourquoi ils se sont mis à rechercher la raison de l’apparition des religions au sein de toutes les sociétés humaines dans des éléments autres que la Révélation divine et le supranaturel. Ce faisant, il ne pouvaient plus qu'envisager la nature elle-même, et donc l'être humain puisqu'il fait partie intégrante de cette nature, comme cause originelle des religions. C’est alors que leurs avis ont divergé au sujet de l’origine de l’homme puis sur la façon dont la religion est apparue [3]. Malgré qu'elles fussent nombreuses et diversifiées, leurs études à ce sujet restèrent confuses, piétinèrent aveuglément et n'aboutirent à aucun résultat. Elles n’éliminèrent pas le doute par une quelconque certitude et leurs auteurs ne désespérèrent jamais de trouver la cause des religions, malgré tout ce temps passé à la rechercher vainement, ni ne renoncèrent sous prétexte d'incapacité.
La civilisation doit reposer sur une religion authentique qui assure à ceux qui vivent sous son égide la réalisation de leurs objectifs individuels, sociaux, religieux, politiques, intellectuels, scientifiques et pratiques. C'est ainsi que l’ex-président américain Calvin Coolidge déclarait dans l’un de ses discours : « Les pays ont besoin d'une religiosité bien plus forte et plus répandue qu'elle ne l'est aujourd'hui. Je n’imagine pas de remède plus abouti et plus efficace que la religion dans l’élimination des défauts et des vices qui minent notre peuple. Il n’existe pas, en ce monde, de système éducatif ni de système de gouvernance impérissables, commeil n'est pas de récompense ou de sanction qui aient encore un effet après quelque temps, hormis ce qui vient par la voie de la rectitude et du sacrifice. Or le fondement de la religion est l'exhortation (pour le bien de l'être humain). Aussi aucune civilisation brillante ne peut prétendre à la pérennité tant que ses membres restent dénués de foi» [4].
La Religion authentique, grâce à laquelle se maintiennent les sociétés, est l’Islam, comme nous l’avons dit auparavant. C'est ainsi que Léopold Vice/Muhammad Asad, d’origine autrichienne, dit : «Contrairement aux autres religions sémites, l’Islam considère que l’âme de l’être humain est une composante de sa personnalité et non un épiphénomène autonome. Par conséquent, le développement de l'âme humaine est, du point de vue de l’Islam, lié de manière indissoluble à tous les autres aspects de la nature de l'homme. Les impulsions du corps constituent une partie complémentaire de sa nature humaine; elles ne résultent donc pas d’un quelconque "péché originel" - concept étranger, d'ailleurs, aux enseignements de l’Islam -mais constituent bien au contraire des forces positives dont Allah fait don à l’homme. Il incombe donc à celui-ci de les accepter et de les exploiter comme telles avec sagesse. Le problème de l’homme ne réside ainsi point dans la manière dont il doit réprimer les exigences de son corps, mais plutôt dans la façon de concilier ces exigences et celles de son âme de façon à ce que son existence soit productive et vertueuse ».
Les racines de cette confirmation de la positivité de l'existence humaine n’existent que dans la conception de l’Islam, laquelle religion assure que l’homme est naturellement disposé à accomplir le bien, contrairement à l’idée chrétienne posant que l’être humain porte, dès sa naissance, le poids du " péché originel ", ou encore à la croyance hindoue selon laquelle l’être humain, fondamentalement méprisable et impur, doit passer par une longue série de réincarnations pour atteindre la perfection. Allah dit dans le Noble Coran: [Nous avons certes créé l’homme dans la forme la plus parfaite] (Sourate Le Figuier, At-Tîn, 95, Verset 4), c'est-à-dire dans un état de pureté qui ne peut être altéré que par la perversion ultérieure de son comportement: [Ensuite, Nous l’avons ramené au niveau le plus bas des plus bas, exceptés ceux qui croient et accomplissent les œuvres salutaires] (Sourate Le Figuier, At-Tîn, 95,Versets 5-6)[5].
[1] L'être humain sous l’égide des religions, pp. 26-27.
[2] Pour en savoir plus sur ce sujet, se référer la partie consacrée au savoir dans cet ouvrage.
[3] Ibid, p. 27.
[4] Ad-dîn wa al ،ilm, p. 173, cité dans Dirâsât fî al adyân (…), p 77.
[5] À la découverte de l’Islam, p. 152.